Affaire Bygmalion : "J'ai fait ce qu'on m'a demandé de faire, et j'en paierai les conséquences", assume Jérôme Lavrilleux
L'ex-directeur adjoint de la campagne en 2012 s'exprimait sur franceinfo, jeudi, au moment où la cour d'appel de Paris examinait les recours de Nicolas Sarkozy dans l'affaire Bygmalion.
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La cour d'appel de Paris a rejeté jeudi 25 octobre les recours que Nicolas Sarkozy a formés contre son renvoi en correctionnelle dans l'affaire des dérapages financiers de sa campagne présidentielle de 2012. Jérôme Lavrilleux, ex-directeur adjoint de la campagne en 2012, eurodéputé (PPE, groupe du parti populaire européen), est renvoyé, entre autres, pour complicité de financement illégal de campagne électorale. Il se dit prêt à assumer sa part de responsabilité. "Il y a quand même une grande tradition en France, déplore-t-il. Plus on est en haut de l'échelle, moins on estime devoir payer pour ce que l'on a fait."
Nicolas Sarkozy se voit reprocher d'avoir dépassé le plafond autorisé des dépenses électorales pour la présidentielle 2012 de plus de 20 millions d'euros, en dépit des alertes des experts-comptables de la campagne en mars et avril 2012. Le scandale avait éclaté en 2014 avec la découverte d'un système de fausses factures destiné à masquer l'emballement des dépenses de meetings, alors organisés par une filiale de l'agence de communication Bygmalion.
Nicolas Sarkozy a toujours dit qu'il n'était pas au courant de dérapages de dépense de sa campagne 2012. Est-ce que vous le croyez ?
Je n'ai pas à le croire ou pas. Ce que je crois, c'est ce qu'a dit le juge d'instruction, qui a fait une ordonnance de renvoi très sérieuse, et qui dit qu'il y a nécessité de renvoyer Nicolas Sarkozy devant le tribunal. Ça n'est qu'une étape dans le processus judiciaire.
Vous étiez au cœur de la campagne de 2012. Est-ce qu'un candidat peut ne pas voir que la machine s'emballe, avec toujours plus de meetings ? A aucun moment vous n'avez averti Nicolas Sarkozy ?
Ce n'était pas mon rôle. Mon rôle était d'organiser les meetings que me demandait le directeur de campagne, qui lui-même rendait compte au candidat. Je n'étais pas présent aux réunions stratégiques à l'Elysée où tout se décidait. On nous demandait d'organiser des meetings, ce que j'ai fait. On est passé du jour au lendemain d'une vingtaine de meetings à quarante meetings. Je ne suis pas poursuivi comme auteur principal mais comme complice. J'ai fait ce qu'on m'a demandé de faire, et j'en paierai les conséquences. J'assumerai devant les tribunaux ma responsabilité. Aux autres de voir s'ils veulent assumer leurs responsabilités. C'est leur système de défense, pas le mien.
On se souvient de vos aveux à la télévision, de vos larmes. Avez-vous le sentiment d'avoir payé pour d'autres ?
J'ai dépassé ce stade-là. Je laisse les absences de courage à ceux qui n'en ont pas eu. Il y a quand même une grande tradition en France : plus on est en haut de l'échelle, moins on estime devoir payer pour ce que l'on a fait.
Vous pensez à qui ?
A plein de monde ! Je vois l'actualité récente, ça ne concerne pas que la droite. Et je constate que depuis 1995 toutes les campagnes présidentielles font l'objet d'enquêtes sur des problèmes de financement.
Vous êtes toujours en lien avec Nicolas Sarkozy ? Vous lui avez parlé ?
Non. Pas un mot. Il vit dans son monde et objectivement je ne vois pas ce qu'on aurait à se raconter.
Vous pourriez parler de Bygmalion.
Pourquoi dites-vous toujours "Bygmalion" ? Je vous rappelle que c'est l'affaire des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy. Si vous dites Bygmalion, vous devez aussi parler de l'ensemble des fournisseurs. Je vous rappelle qu'il y a aussi une enquête ouverte sur les comptes de campagne de 2007 !
Vous dites que Nicolas Sarkozy était quelqu'un de "radioactif". Que vouliez-vous dire ?
Beaucoup de personnes qui ont travaillé pour lui sont maintenant l'objet de poursuites judiciaires, sans qu'elles n'aient de lien les unes avec les autres. Le seul lien c'est d'avoir à un moment décidé de se dévouer pour Nicolas Sarkozy.
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