"C'est trop tôt" : les entreprises françaises dans l'expectative après la décision de Trump de rétablir les sanctions contre l'Iran
Le président américain a décidé, mardi 8 mai, de sortir de l'accord sur le nucléaire iranien et de réactiver les sanctions contre les entreprises étrangères qui s'implantent dans le pays. Un casse-tête pour plusieurs sociétés françaises qui avaient signé de gros contrats.
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Les portes de l'Iran vont-elles se refermer ? La sortie des États-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien, mardi 8 mai, remet en cause les investissements des entreprises françaises dans le pays. Cet accord, signé en 2015 et entré en vigueur en janvier 2016, levait les sanctions économiques contre le pays et permettait aux entreprises d'y commercer. En échange, l'Iran devait limiter son programme d'enrichissement nucléaire.
Le coup est rude pour les 300 entreprises françaises qui ont afflué en Iran depuis 2016. Selon la déclaration de Donald Trump, les sanctions contre l'Iran sont rétablies "immédiatement" pour les nouveaux contrats, et d'ici le 6 août ou le 4 novembre pour les entreprises déjà présentes dans le pays. Les États-Unis menacent les sociétés récalcitrantes de leur interdire l'accès au marché américain.
Franceinfo fait le tour des conséquences de cette décision pour les entreprises françaises concernées.
PSA espère que l'Europe se distinguera des États-Unis
Pétrole, automobile, aérien : tous les fleurons de l'industrie française sont concernés par la remise en cause de l'accord iranien. Les constructeurs automobiles français PSA et Renault sont particulièrement exposés : ils sont les deux premiers constructeurs étrangers implantés dans le pays. Le groupe PSA allait investir 700 millions d'euros en Iran sur les cinq prochaines années. "Comme l'ensemble des acteurs économiques, a déclaré mercredi un porte-parole de PSA à l'agence Reuters, nous suivons l'évolution de ce sujet, y compris la position officielle de l'Union européenne sur ce dossier, que nous espérons singulière."
La position du constructeur suit celle de l'ancien négociateur américain de l'accord, Robert Malley. Ce dernier affirme à l'AFP que "les Européens doivent maintenant faire en sorte que l'Iran reste dans l'accord" s'ils veulent vraiment le sauver. L'enjeu est important pour les entreprises européennes, qui s'étaient fortement engagées dans le pays.
Renault ne fait aucun commentaire
Du côté de Renault, ce sont 300 000 véhicules qui devaient être produits chaque année. En août 2017, le constructeur a signé un contrat géant de 660 millions d'euros dans le pays, afin d'y parvenir. Contactée par franceinfo vendredi, l'entreprise se refuse à commenter la décision pour le moment, sans préciser quand elle le fera.
Airbus attend "avant de prendre une décision"
La situation est encore plus difficile pour l'avionneur européen Airbus, dont le siège est situé en France, à Toulouse. Profitant de la fin des sanctions économiques, la compagnie nationale IranAir a commandé en 2016 une centaine d'appareils à Airbus, pour un montant de 17,5 milliards d'euros, sur la base du prix catalogue.
Vendredi, l'Iran a demandé à Airbus de préciser s'il poursuivait la vente de ces avions. "Airbus annoncera sa décision dans les prochains jours", croit savoir le vice-ministre iranien chargé des Transports, Asghar Fakhrieh Kashan, précisant qu'aucun acompte n'a été versé à Airbus en vue de livraisons futures.
"C'est trop tôt pour prendre une décision, affirme un porte-parole d'Airbus à franceinfo, confirmant que tous les grands avionneurs "sont concernés". La réflexion d'Airbus pourrait "prendre un certain temps", ajoute l'entreprise à franceinfo.
Total demandera sans doute "une exemption"
Le groupe pétrolier Total a, lui, signé un accord portant sur un investissement de 5 milliards de dollars (environ 4,2 milliards d'euros) pour exploiter le gisement offshore de South Pars, situé dans les eaux iraniennes du golfe Persique. En avril, le PDG de Total, Patrick Pouyanné, s'était montré confiant sur l'avenir de ce projet. Anticipant la décision américaine, il déclarait au journal Les Echos que Total pourrait demander une "exemption spécifique" pour ce projet. Un tel dispositif a été accordé au groupe en 1996, précisait-il.
Dans le cas où cette exemption ne serait pas accordée, Total devrait se "retirer", concédait-il. Contacté par franceinfo vendredi, l'entreprise pétrolière n'était pas en mesure de répondre à nos demandes de précisions.
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