Un implant cérébral permet à une patiente de traduire ses pensées en paroles, dix-huit ans après avoir été victime d'un AVC
Le dispositif, développé par une équipe de chercheurs californiens, utilise un implant reliant des aires du cerveau à des ordinateurs.
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Un bouleversement pour Ann, qui avait perdu l'usage de la parole après un AVC survenu en 2005. Un implant cérébral dopé à l'intelligence artificielle a permis à cette femme de 47 ans, tétraplégique, de traduire ses pensées en parole quasi instantanément, ont annoncé lundi 31 mars des chercheurs américains. Le dispositif, encore expérimental, utilise un implant reliant des aires du cerveau à des ordinateurs et pourrait permettre à des personnes ayant perdu la capacité de communiquer de retrouver une forme d'accès à la parole.
L'équipe de chercheurs, basée en Californie, avait utilisé précédemment une interface cerveau-ordinateur pour décoder les pensées d'Ann, avant de les transcrire en paroles. Mais l'opération imposait un délai de huit secondes entre le moment où la patiente pensait à ce qu'elle voulait dire et celui où une voix artificielle générée par ordinateur l'exprimait. Une contrainte pour les conversations que menait cette ancienne professeure de mathématiques. La nouvelle interface de l'équipe, annoncée dans la revue Nature Neuroscience, réduit l'intervalle entre ses pensées et les paroles à 80 millisecondes.
"Notre nouvelle méthode de diffusion en continu convertit les signaux cérébraux en voix personnalisée en temps réel, dans la seconde suivant son intention de parler", a expliqué à l'AFP le principal auteur de l'étude, Gopala Anumanchipalli, de l'Université de Californie. L'objectif de l'ex-enseignante est de devenir conseillère d'orientation universitaire, a-t-il précisé. "Même si nous sommes encore loin d'atteindre ce but pour Ann, cette étape devrait nous permettre à terme d'améliorer considérablement la qualité de vie des individus victimes de paralysie vocale", selon lui.
Vocabulaire limité à 1 024 mots
Durant les expérimentations, des phrases lui ont été montrées sur un écran, puis elle les prononçait ensuite dans sa tête. Ces phrases étaient ensuite converties dans une réplique de sa voix, construite à l'aide d'enregistrements datant d'avant son accident. L'interface cerveau-ordinateur intercepte le signal cérébral "après avoir décidé ce qu'on veut dire, après avoir choisi quels mots utiliser et comment mouvoir les muscles du conduit vocal", a expliqué le chercheur.
Le modèle a mis à profit une méthode d'intelligence artificielle par apprentissage profond avec un entraînement sur des milliers de phrases qu'Ann a prononcées dans sa tête. Le modèle, qui n'est pas exempt d'erreurs, fonctionne avec un vocabulaire encore limité à 1 024 mots. Cette recherche est encore au stade de "preuve de principe très précoce", a estimé auprès de l'AFP un professeur en neuroprothèse, Patrick Degenaar, de l'université britannique de Newcastle, qui n'a pas participé à l'étude.
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