"Il y a une espèce d'effet 'Wahou'" : un morceau de la planète Mars de 24 kilos va être vendu aux enchères

Un fragment de mars est vendu aux enchères mercredi 16 juillet à New York par la maison Sotheby's. Mais pour certains, ce morceau de roche qui a traversé l'espace mérite sa place dans un musée, plutôt que dans le salon d'un collectionneur richissime.

Article rédigé par Boris Hallier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La météorite pèse 24 kilos, elle a été découverte au Niger en novembre 2023. (CHARLY TRIBALLEAU / AFP)
La météorite pèse 24 kilos, elle a été découverte au Niger en novembre 2023. (CHARLY TRIBALLEAU / AFP)

Le plus gros fragment de la planète Mars retrouvé sur Terre est mis en vente mercredi 16 juillet, à New York, par la maison Sotheby's, pour un prix de départ de deux millions de dollars (1,7 million d'euros). Dans sa vidéo de présentation, la maison de vente aux enchères Sothebys fait la promotion de cette roche de 24 kilos, la taille d'un gros ballon de football, et sa couleur ocre, caractéristique de la planète Mars. Ce morceau est arrivé sur Terre après que la planète Mars a été percutée par un astéroïde, envoyant un fragment de la planète dans l'espace. 

Brigitte Zanda, spécialiste des météorites au Muséum national d'histoire naturelle, appelle à la prudence et estime que cette découverte ne prouve rien. "Les météorites martiennes sont grisâtres, blanchâtres, voire verdâtres. Ce n'est pas parce qu'elle vient de mars qu'elle est rouge", estime-t-elle.

Ce fragment, qui a bien été authentifié en laboratoire et est baptisé NWA 16788, fait désormais officiellement partie des 400 météorites martiennes retrouvées sur Terre. Pour le chasseur de météorites qui l'a retrouvé au milieu du désert du Niger, c'est le gros lot, selon la maison Sotheby's.

"Ce qui est embêtant dans le cas des météorites, c'est que la première chose qu'on met en avant, c'est leur valeur monétaire."

Brigitte Zanda, spécialiste des météorites

à franceinfo

Mais pour Brigitte Zanda, c'est avant tout un objet scientifique. "C'est comme les œuvres d'art, il y en a qui sont vendues aux enchères. Il y a une espèce d'effet 'Wahou', or pour nous, ce sont quand même des objets de science et ce qui est important, c'est la science qu'on fait avec. Clairement, ces objets ont leur place dans un musée."

Avec un prix de départ à près de deux millions de dollars, pas sûr qu'un musée ait les moyens de se l'offrir.

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