Bitcoin : la convoitise des cybercriminels... et des Etats
DECRYPTAGE | Le Bitcoin agite les banques centrales et les gouvernements depuis plusieurs semaines un peu partout dans le monde. Comment empêcher les criminels de l'utiliser pour blanchir l'argent sale ? Comment reprendre la main face à une monnaie décentralisée qui échappe aux taxes publiques ? Faut-il interdire ou encadrer ? Au Forum international de la cybersécurité, les experts prônent plutôt le développement de cette monnaie virtuelle.
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Les experts réunis au Forum international de cyberdéfense de
Lille reconnaissent beaucoup d'avantages au Bitcoin, la monnaie virtuelle
lancée il y a cinq ans et qui connaît un grand succès depuis plusieurs mois. Avec
des Bitcoins, on peut désormais réserver une chambre dans un casino de Las
Vegas, s'acheter un appareil photo en ligne ou encore une voiture. Le tout,
sans être (trop) taxé lors de ses versements puisqu'ils ne passent pas par des
banques.
Mais c'est surtout les achats moins avouables rendus
possible par ce paiement direct d'ordinateur à ordinateur qui intéressent les cyberexperts...
et les cybercriminels.
A lire aussi ►►► Bitcoin expliqué par son inventeur
"Le recours à la monnaie virtuelle est une des
techniques désormais bien connue de blanchiment d'argent utilisées par les
trafiquants ", juge Jean-Luc Delangle. Pour le réserviste de la gendarmerie
spécialisé dans la cybersécurité, le Bitcoin a des atouts essentiels pour
l'économie souterraine, notamment son anonymat et sa convertibilité en monnaie réelle.
Quoi qu'il en soit, le gouvernement planche sur de nouvelles
mesures pour lutter contre l'utilisation frauduleuse de la monnaie virtuelle. "C'est
une nouvelle délinquance qui se développe grâce aux Bitcoins. Il faut l'encadrer
et les pouvoirs publics peuvent surmonter les obstacles liés à son anonymat ",
estime Myriam Quéméner, membre du groupe de travail interministériel
"sur les menaces liées au développement d'Internet " dont les
conclusions sont attendues "dans les semaines qui viennent ", d'après
Manuel Valls. De son côté, le Sénat a montré les dents face au Bitcoin lors
d'une audition parlementaire la semaine dernière.
Les Etats veulent reprendre la main
Mais l'utilisation du Bitcoin à des fins criminelles n'est
pas le seul motif d'agacement des autorités. "Face à une monnaie privée et totalement
décentralisée, les Etats veulent reprendre la main. Ils se sentent dépossédés de
leur prérogative régalienne car ils ne peuvent pas taxer les fonds Bitcoin ",
estime Barbara Louis-Sydney, consultante en cybersécurité et droit des
nouvelles technologies.
Les banques centrales sont d'ailleurs les premières à être
montées au créneau. La banque de Chine, alors premier marché mondial, a fait
chuter le cours du Bitcoin de près de 50% en décembre après avoir pris des
mesures restrictives contre la monnaie virtuelle.
A lire aussi ►►► Mini-krach de la monnaie virtuelle Bitcoin
Quelques jours plus tard, la Banque de France a dénoncé le
caractère "hautement spéculatif " du Bitcoin et mis en garde contre un
"risque financier certain " car ses détenteurs n'ont aucune assurance
en cas de perte ou de vol de leurs portefeuilles numériques. Depuis, la BCE, la
Banque d'Allemagne, de Malaisie, celle de Finlande ou du Canada lui ont notamment
emboîté le pas.
A lire aussi ►►► La mise en garde de la Banque de France
"On va donc assister à deux types de décisions : de la
régulation, sous couvert de pallier les défauts du Bitcoin, soit l'interdiction
parce que la monnaie virtuelle fait peur à certains Etats ", prédit Barbara
Louis-Sydney, auteure d'un livre blanc sur Les Marchés noirs de la cybercriminalité.
Berlin a par exemple décidé de reconnaître le Bitcoin comme monnaie de
façon à pouvoir taxer ses utilisateurs alors qu'en Thaïlande les échanges en
monnaie virtuelle sont désormais illégaux. Quel choix fera Paris ?
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