: Vidéo La Nasa publie des images inédites du Soleil, une mine d'or pour les prévisions météo spatiales
Prises par la sonde Parker en fin d'année 2024, au plus près de l'étoile, ces images devraient notamment contribuer à mieux protéger la Terre contre les menaces solaires.
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Elles viennent éclairer les mystères de la météo spatiale. Les images du Soleil les plus proches jamais réalisées ont été publiées, jeudi 10 juillet, par la Nasa. Capturées par la sonde Parker lors de son passage au plus près de l'étoile, le 24 décembre dernier, elles sont une mine d'or pour les scientifiques. "Nous attendions ce moment depuis la fin des années 1950", s'est réjoui le responsable scientifique de la mission Parker, Nour Rawafi.
C'est lors de l'entrée récente de la sonde dans son orbite finale qu'elle s'est approchée à environ 6,1 millions de kilomètres de la surface du Soleil. Un record de proximité atteint pour la première fois à la veille de Noël 2024 et répété deux fois depuis, en mars et en juin. Pour donner un ordre de grandeur, si un seul kilomètre séparait la Terre et le Soleil, Parker se serait approchée à une quarantaine de mètres de l'étoile.
La vidéo publiée par l'agence spatiale américaine montre des images capturées par l'unique caméra de la sonde, la Wide-Field Imager for Parker Solar Probe, alors que Parker explorait la couche externe de l'atmosphère du Soleil, appelée "couronne".
Le vent solaire saisi dans ses moindres détails
Elles révèlent, pour la première fois en haute résolution, des éjections de masse coronale (CME). Il s'agit d'immenses gerbes de particules "provenant de l'atmosphère solaire, qui se propagent dans le Système solaire et peuvent déclencher des phénomènes liés à la météorologie spatiale sur Terre", explique l'Agence spatiale européenne (ESA). Ces éruptions sont par exemple à l'origine des aurores boréales, comme celles, spectaculaires, observées dans une grande partie du monde en mai 2024. "Nous avons plusieurs CME empilées les unes sur les autres, c'est ce qui les rend si uniques, explique Nour Rawafi. C'est vraiment incroyable de voir cette dynamique à l'œuvre."
Autres images saisissantes : le vent solaire saisi dans ses moindres détails. Il s'agit cette fois-ci d'écoulements continus de particules en provenance du Soleil. "Ici, les flux de particules chargées électriquement s'écoulent du Soleil à plus [de 1,6 million de kilomètres par heure], formant le vent solaire qui remplit tout le système solaire", explique la Nasa. Ce vent suit une structure appelée "nappe de courant héliosphérique", qui joue un rôle essentiel dans la propagation des éruptions solaires et leur impact potentiel sur la Terre.
Des risques pour les astronautes et les satellites
Les éjections de masse coronale dans le vent solaire peuvent générer des "tempêtes solaires ayant un impact sur l'environnement magnétisé de la Terre", explique le magazine de l'école Polytechnique. "Comme le vent à la surface de la Terre, l'intensité du vent solaire varie en fonction des perturbations à son origine", compare Claude Thibeault, professeur à l'école de technologie supérieure de Montréal, sur The Conversation. "Le vent solaire peut donc devenir une tempête solaire, pendant laquelle de très grandes quantités de particules extrêmement rapides peuvent atteindre la Terre. Et cette tempête peut durer plusieurs heures."
Une forte tempête peut endommager les satellites et "exposer les astronautes à des radiations dangereuses", cite la Nasa. Sur Terre, elle peut aussi surcharger les réseaux électriques et perturber les communications. "En 1989, pendant un sommet d'activité solaire, le Québec a connu une panne d'électricité majeure causée par une forte tempête solaire", illustre Claude Thibeault.
Alors que des milliers de satellites supplémentaires doivent entrer en orbite dans les années à venir, leur suivi et la prévention des collisions s'annoncent aussi de plus en plus complexes, surtout lors de perturbations solaires, qui peuvent légèrement décaler leur trajectoire. Nour Rawafi cite les tempêtes solaires "d'Halloween" de 2003, qui avaient contraint les astronautes de la Station spatiale internationale à prendre des précautions supplémentaires contre les radiations, retraçait alors Le Monde .
"Nous observons les menaces avec nos yeux"
Face à ces enjeux, les nouvelles images de la Nasa devraient approfondir notre compréhension de la météo spatiale et contribuer à mieux protéger la Terre, alors que l'activité solaire fait déjà l'objet d'un suivi constant. "Nous observons les menaces météorologiques spatiales qui pèsent sur la Terre avec nos yeux, et pas seulement avec les modèles", s'est enthousiasmée Nicky Fox, de la Direction des missions scientifiques au siège de la Nasa, à Washington.
"Ces nouvelles données nous aideront à améliorer considérablement nos prévisions météorologiques spatiales afin de garantir la sécurité de nos astronautes et la protection de nos technologies, ici sur Terre et dans tout le système solaire."
Nicky Fox, administratrice associée de la Direction des missions scientifiques au siège de la Nasa à Washingtonsur le site de la Nasa
"Sur ces images, nous voyons les CME s'empiler les unes sur les autres", souligne par ailleurs Angelos Vourlidas, scientifique impliqué dans le projet depuis le Laboratoire de physique appliquée Johns Hopkins. Reste à "comprendre comment les CME fusionnent", car leur trajectoire peut changer et compliquer la prévision de leur destination finale.
Ces images n'ont donc pas tout révélé. "Les scientifiques continuent de les étudier pour reconstituer comment le Soleil affecte la Terre et le reste du système solaire", précise la Nasa dans sa vidéo. "Comment le vent solaire est-il généré et comment parvient-il à échapper à l'immense attraction gravitationnelle du Soleil ?", se questionne encore Nour Rawafi. "Comprendre ce flux continu de particules constitue un défi majeur, compte tenu notamment de la diversité des propriétés de ces flux. Mais grâce à Parker Solar Probe, nous sommes plus proches que jamais de découvrir leurs origines et leur évolution." La prochaine rencontre de la sonde avec le Soleil, prévue le 15 septembre, selon le magazine britannique Sky At Night , devrait enrichir encore ces connaissances cruciales.
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