On vous présente l'astéroïde 2024 YR4, qui présente un (faible) risque de toucher la Terre en 2032
Découvert en décembre dernier, il a un risque de 2,3% de percuter notre planète en décembre 2032, selon la Nasa. Une probabilité anormalement élevée, mais qui risque d'évoluer et ne doit pas (à ce stade) laisser de place à l'inquiétude.
Le ciel va-t-il nous tomber sur la tête ? L'astéroïde 2024 YR4 risque de percuter la Terre en 2032, selon les estimations de plusieurs agences spatiales. Découvert en décembre 2024 grâce à un télescope situé au Chili, cet astéroïde présente 2,3% de chance de toucher notre planète le 22 décembre 2032, selon une estimation effectuée par la Nasa et mise à jour le 7 février. La précédente évaluation, issue des calculs de l'agence spatiale américaine et de l'ESA, l'agence spatiale européenne, s'élevait à 1,6% de risque d'impact.
Ces chiffres peuvent sembler bas, mais ils ne doivent pas être négligés. Il est en effet "très rare que la probabilité [d'impact] dépasse les 1%", a relevé auprès de l'AFP Bruce Betts, de l'organisation américaine Planetary Society. Le calcul de risque a déjà nettement évolué depuis la découverte de l'objet, et il risque encore de changer à mesure que la connaissance de 2024 YR4 et sa trajectoire s'affineront. "Il y a de fortes chances que non seulement il ne frappe pas la Terre, mais que dans les mois ou les années à venir, la probabilité tombe à zéro", a tempéré Bruce Betts.
Une fois tous les mille ans
L'astéroïde 2024 YR4 a un diamètre pour l'instant estimé entre 40 et 100 mètres de large. Une taille suffisante pour provoquer d'importants dégâts à l'échelle d'une vaste agglomération comme Paris, Londres, ou encore Tokyo. Concrètement, si 2024 YR4 venait à tomber sur la capitale de la France, du Royaume-Uni ou du Japon, "cela anéantirait pratiquement toute la ville et une partie de la région environnante", explique Bruce Betts. Les dommages pourraient ainsi "s'étendre jusqu'à 50 km du site d'impact", est-il écrit dans un document émis par le Réseau international d'alerte aux astéroïdes (fichier PDF), organisation créée par les Nations unies en 2013.
Etablir de façon précise le gabarit de l'astéroïde est capital. "Le danger représenté par un astéroïde de 40 m est très différent de celui d'un astéroïde de 90 m", explique l'ESA. "Un objet de 140 mètres de diamètre est considéré le seuil de catastrophe à l'échelle d'une région", a expliqué à franceinfo Patrick Michel, directeur de recherche au CNRS à l'Observatoire de la Côte d'Azur, et spécialiste des astéroïdes. L'astéroïde qui a causé l'extinction des dinosaures, il y a 66 millions d'années, faisait lui plus de 10 km de diamètre.
"La dernière fois qu'un objet de ce type [comme 2024 YR4] a heurté la Terre, nous pensons que c'était au début des années 1900 à Toungouska, dans une région isolée de Sibérie", rapporte Andrew Rivkin, astronome à l'université Johns Hopkins (Etats-Unis). Lors de cet événement, survenu en 1908, environ 2 000 m2 de forêts avaient été détruits, avait rappelé Patrick Michel au micro de franceinfo en 2019. "Ce genre de faits se produit une fois tous les mille ans", avait-il souligné. "Le risque d'impact d'astéroïde est le risque le moins probable par rapport aux autres risques naturels, tels que les tremblements de terre ou les tsunamis", rappelait-il encore.
Réussite du premier exercice de défense planétaire
Dans le cas où 2024 YR4 frapperait la Terre, il serait probable "que l'astéroïde se brise dans l'atmosphère" en plusieurs morceaux, estime Andrew Rivkin. Son éventuelle zone d'impact du Terre demeure vague : elle se trouverait entre l'est de l'océan Pacifique, le nord de l'Amérique du Sud, l'océan Atlantique, l'Afrique, la mer d'Arabie et l'Asie du Sud.
Si la menace venait à se confirmer, les spécialistes s'accordent sur le fait que l'humanité disposerait de suffisamment de temps pour se préparer. En effet, la défense planétaire prend forme : pour la première fois, l'homme a réussi à dévier de sa trajectoire un astéroïde (inoffensif) dans le cadre de la mission Dart, menée par la Nasa et l'ESA en 2022. "Je ne vois pas pourquoi cela ne fonctionnerait pas à nouveau", a commenté Andrew Rivkin.
La mission Hera, qui a été lancée en octobre 2024, doit observer en détails le travail de Dart. Le but : rendre ce type d'opérations reproductibles et sûres. De son côté, la Chine a également annoncé travailler sur un plan pour protéger la Terre, et compte percuter en 2030 un objet de 30 mètres de diamètre pour également le dévier de sa trajectoire, comme l'a rapporté Numerama.
"Personne ne devrait prendre peur" à ce stade, a commenté Kelly Fast, chargée des questions de défense planétaire à la Nasa. "Il est encourageant de voir que la Nasa et la communauté internationale gardent à l'œil" des menaces aussi lointaines et minimes, a-t-elle ajouté. L'agence spatiale européenne a justement annoncé, lundi, que le télescope spatial James Webb, le plus puissant jamais envoyé dans l'espace, allait se pencher sur le cas de 2024 YR4 pour mieux le caractériser.
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