Une étude dénonce "des conditions de vie et d'études alarmantes" en kinésithérapie
Pour le même diplôme, les étudiants doivent "payer entre 170 euros et plus de 10 500 euros pour chaque année d'étude", dénonce la Fédération nationale des étudiants en kinésithérapie qui réclame "l'intégration universitaire" du cursus. Selon elle, l'avenir de la filière est en jeu.
Une étude publiée mardi 24 juin de la FNEK, la Fédération nationale des étudiants en kinésithérapie, alerte sur les "conditions de vie et d'études alarmantes" des étudiants de la filière, notamment en raison de leur précarité financière, liée au fonctionnement du cursus, entre écoles privées et publiques. La FNEK réclame "l'intégration universitaire" du cursus pour "éviter la catastrophe".
Pour compléter un cursus en kinésithérapie, il est nécessaire de faire cinq ans d'études constituées d'une première année universitaire, puis de quatre ans dans l'une des 54 institutions de formation en masso-kinésithérapie (IFMK). "Les 12 600 étudiants en kiné sont répartis en général sans en avoir le choix. Cela implique pour eux de se retrouver au mieux dans des établissements publics, ou au pire dans des privés payants", décrit le rapport. Une situation qui entraîne de fortes inégalités, avec certains étudiants qui doivent "payer entre 170 euros et plus de 10 500 euros pour chaque année d'étude, pour le même diplôme". Ces frais de scolarité "impactent non seulement les conditions de vie étudiante, mais aussi l'attractivité de la filière tout entière".
"Une précarité alarmante"
Ce constat posé, l'étude montre que 40% des étudiants qui se retrouvent dans le privé doivent s'endetter pour payer les frais de scolarité, contre 11% dans le public. 72% des étudiants du privé doivent travailler en parallèle de leurs études pour subvenir à leurs besoins or, 38% des étudiants qui travaillent considèrent que cet emploi a un impact négatif sur leur santé. "70% déclarent connaître des difficultés financières à plusieurs reprises dans l’année et 7% vivent ces situations chaque semaine. Ces chiffres révèlent une précarité alarmante, incompatible avec des études exigeantes sur les plans physique, intellectuel et émotionnel", dénonce la FNEK.
Par ailleurs, 1 étudiant sur 3 en IFMK privés "saute minimum un repas par mois par manque de ressources financières". Dans les IFMK public, ils sont 16%. 27% des étudiants en kiné déclarent "avoir renoncé à se soigner pour des raisons financières". 35% des étudiants en kiné disent que "leur santé mentale s'est dégradée depuis leur entrée en formation" et 31% ont déjà songé à arrêter leur formation.
Des promesses non tenues
La Fédération réclame "le passage de tous les IFMK dans le secteur public et à frais universitaires pour garantir une formation accessible à toutes et tous sans condition de ressources". Elle rappelle qu'en juillet 2023, l'Assurance maladie, deux syndicats professionnels et le ministère de la Santé avaient décidé d'imposer aux futures diplômés "une obligation d’exercer en zones sous-dotées ou en salariat durant 2 ans dès 2028", mais en contrepartie d'une "harmonisation des frais de scolarité" à partir de janvier 2025 et une "revalorisation des rémunérations" au 1er juillet 2025. Cependant, pour la première contrepartie, "rien n'est fait" et pour la seconde, elle a été "suspendue depuis le 20 juin par l'Assurance Maladie", dénonce la FNEK.
Méthodologie
L'enquête a été réalisée via un questionnaire sur les conditions de vie et d'études, diffusé par la FNEK auprès des 12 622 étudiants en kinésithérapie pendant 4 mois, de novembre 2024 à février 2025. Un étudiant sur six a répondu au questionnaire, avec un taux représentatif dans la répartition entre les étudiants dans le public et dans le privé.
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