Un collectif de psychiatres dénonce la contention physique des malades
La contention physique est une pratique que l'on croyait révolue et pourtant en 2015, elle est encore très présente dans différents établissements. Le collectif des 39 qui regroupe des psychiatres de différents horizons monte au créneau et dénonce cette situation dans un colloque au Sénat.
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La contention physique, c'est la tristement célèbre camisole de force, ou sa version un petit peu édulcorée sous forme de sangles, de liens qui attachent le malade sur son lit. Avec le développement de nombreux médicaments, on pouvait penser que ces accessoires étaient rangés au rayon des antiquités, mais il n'en est rien.
Des psychiatres sont particulièrement remontés ces derniers temps parce que la loi de modernisation de la santé, qui sera en discussion à la fin de l'année 2015, semble conforter cette pratique. En 2013, Jean-Marie Delarue, alors contrôleur général des lieux de privation de liberté, avait dénoncé cet état de fait et posé clairement la question : cette contention n'est-elle pas en réalité une facilité quand un service est débordé ou pire encore une réponse disciplinaire face à un patient difficile ?
"Des actes qui tuent le soin "
Depuis, peu de choses ont bougé même si aujourd'hui des professionnels s'interrogent et cherchent des solutions. En 2014, une thèse publiée par Raphaêl Carré, un étudiant en médecine aujourd'hui psychiatre, concluait que la contention physique comportait d'importants effets indésirables sans avoir démontré son efficacité clinique.
"Ligoter, sangler, attacher un patient, c’est pour nous un acte qui est tout sauf un acte de soin, " déclare le Dr Hervé Bokobza, un des fondateurs du Collectif des 39, qui regroupe des psychiatres de différents horizons. "Or actuellement, ces actes-là sont en augmentation. " La psychiatrie n’existe que parce qu’elle propose des solutions humaines, rappelle le Dr Bokobza. "Or, la contention entraîne des traumatismes à jamais ancrés. Ce sont des actes qui tuent le soin. "
Les solutions existent mais elle demande une formation, des moyens, une conception de la maladie mentale hétérogène, explique le Dr Bokobza. "On tire la sonnette d’alarme aujourd’hui parce que cette pratique augmente, qu’elle se banalise et que dans le projet de loi de modernisation de la santé il y a des articles qui viennent entériner que c’est un acte médical, de soin. Or ce ne le sont pas. "
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