Le rugbyman Sébastien Chabal révèle son amnésie : "C'est l'arbre qui cache la forêt, plus de 150 000 commotions cérébrales dans le sport", estime une association

"Il faut se dire que c'est un véritable sujet de santé publique sur lequel il faut passer à la vitesse supérieure", plaide Antoine Semeria, avocat et créateur de l’association Alerte commotions, jeudi sur franceinfo.

Article rédigé par franceinfo
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Un rugbyman irlandais est pris en charge par des médecins sur le terrain après un choc lors d'un match contre la France, le 2 février 2024 à Marseille (Bouches-du-Rhône). (SPPRESS / MAXPPP)
Un rugbyman irlandais est pris en charge par des médecins sur le terrain après un choc lors d'un match contre la France, le 2 février 2024 à Marseille (Bouches-du-Rhône). (SPPRESS / MAXPPP)

Sébastien Chabal a confié dans un épisode du podcast Legend (sur YouTube) qu'il "n'avait aucun souvenir de ses matchs de rugby", un cas qui n'est pas isolé, selon Antoine Semeria, avocat et créateur de l’association Alerte commotions, invité sur franceinfo jeudi 10 avril. "L'affaire de Sébastien Chabal, c'est un peu l'arbre qui cache la forêt quand on sait qu'en France aujourd'hui il y a plus de 150 000 commotions cérébrales dans le sport".  

Et même si les lignes ont bougé, les pratiques évoluées depuis 2012 et l'instauration du protocole commotions par exemple dans le rugby, il reste beaucoup à faire, selon l'avocat. "Je ne suis pas là pour faire le procès du rugby, puisque ce sport a été assez précurseur finalement, mais il faut se dire que c'est un véritable sujet de santé publique sur lequel il faut passer à la vitesse supérieure." 

Un sujet qui nécessite "un vrai débat"

D'autant plus que des études récentes, comme celle de l'Académie nationale de médecine de France, publiée le 4 février dernier par exemple, mettent en évidence le lien entre les commotions cérébrales et les maladies neurodégénératives, rappelle l'avocat. "Il reste énormément à faire sur la prévention et la sensibilisation au diagnostic précoce aussi." 
 
Une sensibilisation qui doit passer, enfin, par le milieu amateur, selon Antoine Semeria : "C'est un sujet qui m'inquiète fortement. Tous ces protocoles n'existent pas en milieu amateur. [...] Il y a d'abord un sujet d'harmonisation des protocoles entre les différents sports. Et puis ce sujet mérite qu'on organise, avec l'ensemble des parties prenantes, un vrai débat, une vraie discussion autour des commotions." 

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