Contrôle des arrêts-maladies : "Je crains qu'on soit dans une campagne plutôt de communication que de lutte efficace", estime un économiste

À partir du lundi, près de 500 médecins généralistes seront incités à lever le pied sur les arrêts-maladies.

Article rédigé par franceinfo
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Illustration avis arrêt de travail (JEAN-MARC BARRERE / HANS LUCAS)
Illustration avis arrêt de travail (JEAN-MARC BARRERE / HANS LUCAS)

La Sécurité sociale lance une nouvelle opération de contrôle, 500 médecins vont recevoir une lettre leur demandant des explications sur le nombre d'arrêts-maladies prescrits. "Je crains qu'on soit dans une campagne plutôt de communication que de lutte efficace contre la hausse des dépenses de l'arrêt-maladie", réagit Frédéric Bizard, économiste spécialiste des questions de protection sociale et de santé, président fondateur de l’Institut Santé, lundi 1er septembre sur franceinfo.

"Personne ne peut être choqué que l'Assurance maladie essaye de contrôler ça", nuance-t-il toutefois. Pour autant, ce n'est pas la cause principale de la hausse des dépenses de l'arrêt-maladie selon lui : "Deux tiers des causes sont liées à des questions démographiques et économiques."

La hausse du Smic entraîne une "hausse du coût des arrêts-maladies, valorisés à partir de votre salaire", détaille l'économiste, et "il y a une hausse de la population active d'un million de personnes", et donc mécaniquement, une hausse des arrêts-maladies. Et il y a "la dégradation de l'état de santé de la population, avec la forte hausse de la prévalence des affections de longue durée. C'est la deuxième cause", poursuit Frédéric Bizard.

Le comportement des prescripteurs vient après, avec "1% des comportements des médecins généralistes" qui ont peut-être la main leste sur les arrêts de travail. Et Frédéric Bizard le rappelle : "Un tiers de la hausse des arrêts-maladies est liée à une hausse de recours."

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