Six mois après le départ de son généraliste, le village de Waldwisse n'a toujours pas trouvé de remplaçant
Le gouvernement dévoile un plan pour tenter d'enrayer le phénomène de désertification médicale. Il est en effet difficile d'attirer les généralistes dans certains territoires. C'est le cas de Waldwisse, en Moselle, qui cherche un médecin depuis le mois d'avril.
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Voilà six mois que les habitants de Waldwisse (Moselle) sont privés de médecin. Au mois d'avril, Jean-Claude Courte a refermé la porte de son cabinet une dernière fois. Un crève-cœur pour les Waldwissois, orphelins d'un praticien installé là depuis 1978. Franceinfo avait suivi ce généraliste lors de la dernière journée de sa carrière. Il confiait alors son amertume, car il n'avait pas trouvé de successeur pour prendre soin des 900 habitants de son village. Pour tenter d'enrayer cette désertification médicale qui touche certains territoires, le gouvernement doit annoncer une série de mesures, vendredi 13 octobre.
>> Déserts médicaux : dernière consultation à Waldwisse
"Je n'ai plus d'espoir pour ici", glissait Jean-Claude Courte lors de ses adieux. Le maire de la commune envisageait alors de faire appel à des chasseurs de tête, mais après l'exposé du prix – entre 10 000 et 15 000 euros –, le conseil municipal n'a pas donné suite. Depuis, Jean-Guy Magard multiplie les annonces, sans avoir encore trouvé la perle rare. Une annonce apparaît en grand sur le site internet de la commune. Elle n'a pas quitté la page d'accueil depuis la fin mars.
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La commune de Waldwisse a ensuite sollicité l'ordre des médecins d'une demi-douzaine de départements. Un candidat belge s'est présenté, mais il ne voulait travailler qu'une journée par semaine. Avec l'aide d'un anesthésiste d'origine allemande, Jean-Guy Magard a fait paraître une annonce dans une revue médicale d'outre-Rhin. "Un candidat allemand est bien venu se présenter et il parlait bien français. Les locaux lui conviennent, mais il faut qu'il fasse valider son diplôme, ça peut être long."
"Les personnes âgées doivent appeler les pompiers"
En attendant, la maison médicale de Waldweistroff, à dix kilomètres, est saturée, malgré ses trois médecins. "Il faut attendre deux ou trois heures minimum et les cabinets des communes voisines n'acceptent plus de nouveaux patients." Jean-Guy Magard est bien placé pour le savoir, il n'a plus de médecin traitant, "malgré plusieurs demandes". Pour le moment, il n'est pas encore tombé malade, mais en cas de pépin, il risque bien de devoir se rendre à Thionville, à trente kilomètres de là. Nos confrères de France 3 Grand Est se sont rendus sur place, pour mesurer la situation.
Forcément, les administrés de Jean-Guy Magard sont inquiets. "Faute de voiture, les personnes âgées sont contraintes d'appeler les pompiers. C'est grave." Deux infirmières occupent tout de même le cabinet médical, installé dans l'ancienne gendarmerie, où un local vacant attend un généraliste. Elles auront fort à faire, avec la période des vaccinations.
Les perspectives sont mauvaises dans certains territoires de Moselle, tandis que d'autres s'en sortent plutôt bien, aux environs de Thionville. Au rang des inquiétudes, le vieillissement de la profession. "Aujourd’hui, 30% des praticiens ont plus de 60 ans et vont partir très prochainement à la retraite sans que, pour autant, des jeunes s’installent en nombre suffisant pour compenser cette perte", explique le docteur Philippe Talarczyk , interrogé récemment par Le Républicain lorrain.
"Obliger un médecin à s'installer ici"
Désamour des jeunes diplômés pour les communes rurales, lourde charge de travail (la patientèle de Waldwisse et ses environs atteint 1 300 personnes, soit 450 de plus que la moyenne nationale)… Plusieurs raisons expliquent ces difficultés. "Vous pouvez regarder toutes les revues médicales, malheureusement c'est toujours pareil, se désole Chantal Courte, épouse du médecin à la retraite. A plus ou moins long terme, les habitants vont se lasser."
Aujourd'hui, Jean-Guy Magard se veut pressant. "Moi, j'attends du gouvernement qu'il trouve un médecin dans notre commune, quitte à en obliger un à s'installer ici, ne serait-ce que pour deux-trois ans."
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