Démence sénile: "Le temps de la camisole chimique est dépassé"
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Chef du service de gériatrie dans un hôpital de la région parisienne, le Professeur Olivier Saint-Jean dirige une unité fermée où la prise de médicaments est réduite au maximum.
La prise en charge de la démence sénile s’avère particulièrement délicate. A Issy-les-Moulineaux, en banlieue parisienne, l’équipe d’une unité fermée de l’hôpital Corentin Celton s’efforce de soulager ces patients au grand âge. Durant toute la semaine, nous avons pu vous faire découvrir ce qu’il s’y passe grâce à la série In Vivo.
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Un mois et demi pour passer un cap
Les séjours des patients durent six semaines. "Ces séjours sont fait pour passer un cap, pour passer un moment particulier dans l’univers psychique de ces patients, un passage entre une situation extrêmement douloureuse et un apaisement ", explique le professeur Olivier Saint-Jean, chef du service de gériatrie de cet hôpital. Puis, ces personnes partent vers un autre lieu de vie, mais l’équipe s’efforce de continuer à assurer un suivi.
Il arrive par exemple que des équipes volantes se rendent dans les Ehpad où vivent ces patients. Le réseau ville-hôpital, le réseau gérontologique de proximité, aide aussi à garder un lien. Dans les cas qui le nécessitent, une nouvelle hospitalisation est envisageable par la suite. "On peut sentir - pour autant que les patients nous permettent d’accéder à leur passé -, les gens qui sont vraiment très fragiles, très lourdement marqués par leur parcours", explique le professeur, qui ajoute que dans de tels cas une surveillance encore plus attentive est observée.
Des soignants et des familles mieux informés
L’un des particularités du service est de supprimer au maximum les médicaments. "Le temps de la camisole chimique telle qu’elle a pu être pratiquée il y a dix, quinze ou vingt ans, est très dépassé", affirme ce chef de service. Selon lui, le fait que les soignants et les familles soient aujourd’hui beaucoup plus au fait de ce qu’est la démence sénile, que les équipes des Ehpad se soient beaucoup professionnalisées, contribue à une meilleure compréhension des situations et à un usage plus modéré des médicaments psychotropes chez les patients âgés.
L’unité cognitivo-comportemetnale de l’hôpital Corentin Celton est fermée, ce qui n'est pas si courant. "Le caractère fermé participe de la thérapeutique", affirme le professeur Saint-Jean. Pour lui, bien que cela puisse éventuellement poser des problèmes éthiques, cet enfermement se justifie dans le cadre d’un rapport bénéfices-risques, bien que l’enfermement comporte effectivement des risques et ait des effets secondaires. "J’aimerais que des auditeurs externes passent une fois de temps en temps afin d’expertiser des dossiers" et aider son équipe à réfléchir à posteriori sur les cas où l’enfermement aurait pu être évité. La prise en charge de la démence sénile avance, pas à pas.
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