Santé : la bigorexie, une addiction au sport qui peut détruire des vies

Publié le 12/04/2025 20:56 Mis à jour le 12/04/2025 20:58

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France 2 - J. Bigard, P. Aubert, N. Jauson

France Télévisions

À l’instar de la drogue, le sport, lorsqu’il est pratiqué de manière trop frénétique et excessive, peut avoir des conséquences sur le quotidien et les relations. La bigorexie se révèle petit à petit comme une maladie qui ronge.

La journée, Gilbert Hannouche travaille dans une banque d'investissement. Le reste du temps, il est cycliste et presque toujours sur son vélo. Le matin à 6 h, il est sur son vélo, le soir à 19 h aussi. Le week-end, évidemment, il pédale. 600 km hebdomadaires, l’équivalent de deux étapes du Tour de France chaque semaine. "Ça peut perturber un peu l’état de soir lorsqu’on le fait pas", explique-t-il. Une pratique à l’excès, pour laquelle le banquier achète sans trop compter. Il a acheté six vélos pour près de 40 000 euros au total. Une passion dévorante, qui grignote aussi le temps passé avec ses deux filles.

Détruire les relations

Comme des milliers de Français, Gilbert est en fait bigorexique, c’est-à-dire une personne qui souffre d'une addiction à l'activité physique. 10 % des sportifs réguliers seraient dépendants. La dépendance au sport serait très similaire à la drogue selon le docteur Stéphane Cascua, car pendant une activité physique, le corps crée de l'endorphine, surnommée l’hormone du bonheur. Et comme avec la drogue, l’addiction au sport peut détruire des vies. Celle de Carole, par exemple. À 49 ans, elle fait sept heures de sport par jour : natation, fitness, course à pied, vélo, un rythme insensé depuis quatre ans. "Les gens disent que j’ai de la chance, que je fais du sport toute la journée. (…) C’est une drogue", déplore-t-elle. Elle est coach de fitness et conseille à ses clients, cruelle ironie, de ne pas en faire trop. Sa dépendance a d’abord entraîné un divorce, puis la perte de ses amis. Une addiction méconnue, touchant des personnes faisant du sport pour se sentir libres, avant de devenir prisonnières de l'activité physique.

Regardez l’intégralité de ce reportage dans la vidéo ci-dessus.