Reportage "Les virus n'ont pas de frontières" : l'Agence sanitaire française redoute les conséquences des décisions américaines sur la recherche et sur de futures épidémies

Alors que la grippe aviaire sévit aux Etats-Unis, l'Agence sanitaire française (Anses) redoute une baisse des transmissions d'informations sanitaires américaines.

Article rédigé par Edouard Marguier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
L'Agence sanitaire française s'inquiète des décisions de Donald Trump concernant la recherche aux Etats-Unis. (MATTHIEU ALEXANDRE / AFP)
L'Agence sanitaire française s'inquiète des décisions de Donald Trump concernant la recherche aux Etats-Unis. (MATTHIEU ALEXANDRE / AFP)

L'Agence sanitaire française s'inquiète des décisions de Donald Trump concernant la recherche aux Etats-Unis. Le président américain a en effet ordonné de supprimer des données scientifiques importantes. L'Anses, l'Agence nationale de sécurité sanitaire, profite du salon de l'agriculture pour alerter sur la situation, car cela concerne la surveillance des épizooties, des épidémies animales, mais cela peut aussi concerner l'homme.

Transmission à l'homme

L'inquiétude actuellement se porte sur le suivi de la grippe aviaire, qui se répand dans les poulaillers et dans les troupeaux de vaches aux Etats-Unis. Mais cette grippe a aussi une incidence sur la santé humaine, rappelle Gilles Salvat, de l'Anses. "Il y a deux virus qui sont passés chez l'homme, des bovins à l'homme ou des oiseaux à l'homme, aux Etats-Unis. Pour le moment, c'est une soixantaine de cas, ce n’est encore pas une pandémie."

Ces transmissions de l'animal à l'homme restent rares et, point rassurant, les personnes malades n'ont pas contaminé d'autres humains. Mais si cela arrivait, les autorités auraient besoin de le savoir. "Si ces virus venaient à gagner quelques mutations qui les rendent beaucoup plus inquiétants pour l'homme, il faudrait qu'on ait cette information pour renforcer notre surveillance le cas échéant", explique Gilles Salvat.

Transparence chinoise, repli américain

Le directeur général délégué pour la recherche et la référence à l'Anses estime que les décisions de Donald Trump arrivent au mauvais moment. Car la Chine a fini par faire preuve de transparence depuis le Covid, alors que le SARS-CoV-2, virus responsable de la maladie, était aussi d'origine animale. "On a énormément d'informations qui viennent de Chine, car la Chine a tiré les leçons du début du SARS-CoV-2. Il ne faudrait pas qu'un grand pays comme les Etats-Unis devienne beaucoup plus opaque. Je le rappelle toujours, les virus n'ont pas de frontière", estime Gilles Salvat.

Dans une récente tribune, un collectif de chercheurs a appelé à repenser le cadre de la coopération en santé mondiale avec des scientifiques qui pensent que l'Europe a un rôle à jouer.

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