"C'est tout sauf drôle" : une proposition de loi examinée pour restreindre la vente de protoxyde d'azote aux professionnels uniquement

La consommation du "proto" est un véritable phénomène de société observé avec inquiétude par les autorités sanitaires. Le texte, porté par Idir Boumertit de la France insoumise, a déjà été signé par une centaine de députés de tous bords.

Article rédigé par Elie Abergel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Bonbonne de protoxyde d'azote, à Montbéliard, en novembre 2022. (LIONEL VADAM  / MAXPPP)
Bonbonne de protoxyde d'azote, à Montbéliard, en novembre 2022. (LIONEL VADAM / MAXPPP)

La commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale examine, mercredi 22 janvier, une proposition de loi visant à restreindre la vente de protoxyde d'azote aux professionnels. Les adolescents et les jeunes adultes l'utilisent comme gaz hilarant, ce qui est dangereux pour la santé. 

Le texte est porté par Idir Boumertit de la France insoumise, mais des députés de tous bords l'ont cosigné. D'après eux, il s'agit d'une urgence de santé publique.

En effet, la consommation du "proto" est un véritable phénomène de société observé avec inquiétude par les autorités sanitaires. Son utilisation en cuisine, dans les siphons à chantilly notamment, est largement détournée : de nombreux adolescents et jeunes adultes l'aspirent dans un usage récréatif, comme gaz hilarant. Ces cartouches, souvent argentées, s'achètent en vente libre, pour quelques euros. A noter que ce gaz est également utilisé en anti-douleur à l'hôpital. 

"Des dégâts absolument terribles sur le cerveau"

"C'est tout sauf drôle", estime le député insoumis, Aurélien Taché. Il fait partie des signataires de la proposition de loi visant à interdire la vente de protoxyde d'azote aux professionnels : "L'inhalation du protoxyde d'azote à haute dose provoque des dégâts absolument terribles sur le cerveau, provoque, parfois aussi, des troubles cardiaques quand c'est mélangé à des boissons énergisantes."

Ces dégâts touchent surtout les plus jeunes : "La moyenne d'âge de consommation est de 22 ans. Mais on sait aussi que pour la première consommation d'un produit psychotrope chez les très très jeunes, c'est-à-dire les adolescents et les préadolescents, entre 12 et 16 ans, c'est le protoxyde d'azote qui est favorisé et souvent dans les milieux les plus populaires", précise le député LFI du Val-d'Oise.

Au total, 100 députés ont signé cette proposition de loi portée par la France insoumise, surtout à gauche, mais aussi des élus de droite, du centre et des macronistes comme Karl Olive : "Le pays avant les partis", résume le député. Chez nos voisins européens, comme le Royaume-Uni et les Pays-Bas depuis 2023 ont déjà interdit l'usage du "proto" à des fins récréatives.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.