"Il y a des êtres humains derrière les modèles économiques" : 4 salariés sur 10 souffrent de burn-out à la Banque centrale européenne, selon une enquête
L'institution se réunit à Francfort pour statuer sur ses taux, alors qu'une enquête pointe le mal-être au travail de ses salariés, en raison notamment d'une trop lourde charge de travail et de jeux de pouvoirs en interne.
La Banque centrale européenne se réunit jeudi 18 juillet à Francfort pour statuer sur ses taux. Mais ce sont d'autres chiffrent qui inquiètent : il ne s’agit pas, pour une fois, de données économiques mais de la santé du personnel de la BCE. Selon une enquête, près de 4 salariés sur 10 souffrent de burn-out, c'est-à-dire d’épuisement physique et mental. L’étude, commandée par les représentants du personnel, pointe un mal-être au travail de plus en plus répandu au sein de l'institution. Et ce n'est pas sans conséquences.
L’enquête a permis de collecter les réponses de près d'un tiers du personnel. Près de 1 600 des 5 100 salariés de la BCE ont répondu à un questionnaire type. "Ai-je assez de temps pour faire mon travail ? Mes efforts sont-ils remarqués ? Suis-je épuisé après le travail ?", sont quelques exemples parmi les 117 questions posées aux employés de la Banque centrale européenne. Les résultats sont sans appel : 38.9% des salariés sont en situation de burn-out. En quatre ans, ce taux a grimpé de 5 points.
"Il y a des être humains derrière les modèles économiques. Si 4 employés sur 10 sont en situation de burn-out, forcément, ça aura un impact sur la qualité du travail accompli."
Carlos Bowles, président du comité du personnel de la Banque centrale européenneà franceinfo
Charge de travail et jeux de pouvoir
Parmi les facteurs de stress, les salariés citent la charge de travail et le manque de reconnaissance dans leur travail. Près de 7 répondants sur 10 dénoncent aussi le favoritisme et les jeux de pouvoir lors des promotions ou des recrutements en interne. Pour Carlos Bowles, le président du comité du personnel, cet épuisement des salariés a une influence directe sur les décisions et prévisions de l'institution monétaire. "Depuis deux ans, beaucoup de gens se demandent si les erreurs de prévision de l'inflation sont liées à la validité des modèles économiques utilisés", observe le président.
"Quand ce qui compte pour progresser dans sa carrière et garder son travail, c'est de ne pas contredire son chef... Et bien, s'il nous dit que l'inflation est temporaire, on ne va pas lui dire le contraire. Sinon, on sait très bien ce qu'on risque à la fin", s'inquiète Carlos Bowles. La direction de la Banque centrale européenne affirme prendre très au sérieux la santé et le bien-être de son personnel. Elle rappelle aussi que dans une enquête récente, 85% des salariés se disaient fiers de travailler pour l’institution.
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