Dérives sectaires : le "premier objectif, c'est la prévention" et c'est "sans doute le plus gros travail à faire", reconnaît la secrétaire d'État Sonia Backès
Les premières assises nationales contre les dérives sectaires s'ouvrent ce jeudi à Paris. La secrétaire d'État chargée de la Citoyenneté, Sonia Backès évoque ce jeudi sur France Inter, les pistes de lutte contre ces dérives.
Alors que s'ouvrent les premières assises nationales contre les dérives sectaires ce jeudi 9 mars à Paris, la secrétaire d'État chargée de la Citoyenneté, Sonia Backès estime sur France Inter que "le premier objectif c'est la prévention", qui représente "sans doute le plus gros travail à faire" dans la lutte contre les dérives sectaires. "Il faut qu'on essaie d'agir le plus possible en amont", lance la secrétaire d'État.
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Pour ce faire, plusieurs propositions seront apportées par le gouvernement à l'occasion de ces assises, et notamment "une campagne de communication". Sonia Backès juge par exemple "pas normal que dès que l'on voit une vidéo sur Internet nous promettant la guérison, on y croit". La secrétaire d'État chargée de la Citoyenneté souhaite également qu'un travail sur "l'éducation à l'information" soit fait pour aider les citoyens à "avoir une vigilance" sur le sujet. "Aujourd'hui malheureusement toute une génération regarde l'information quasi exclusivement sur les réseaux sociaux", où "arrivent de la même manière des informations vérifiées et n'importe quelle communication de n'importe qui", regrette Sonia Backès. Elle plaide donc pour "former davantage".
Coopération européenne nécessaire selon la secrétaire d'Etat
"Une commission spécifique à la question européenne" doit également être organisée lors des Assises nationales, salue la secrétaire d'État chargée de la Citoyenneté. Sonia Backès juge nécessaire la coopération entre les différents pays européens, d'abord parce que "les gourous et charlatans ne sont pas uniquement en France", mais également pour mieux "travailler avec les plateformes des réseaux sociaux". "Si on veut que les plateformes puissent avoir un système d'alerte pour enlever les contenus jugés dangereux, il faut qu'on le fasse à l'échelle européenne", affirme-t-elle. Enfin, concernant les enquêtes, Sonia Backès met en avant la "loi About-Picard de 2021 qui qualifie le phénomène d'emprise psychologique" et permet donc "de caractériser et d'avoir des sanctions". Elle reconnaît cela dit que ce travail "est encore un peu lourd et long à vérifier" et qu'il manque "sans doute quelques outils".
"Des nouvelles pratiques, notamment toutes les pratiques alternatives en matière de santé ont explosé suite au Covid"
Sonia Backès secrétaire d'État chargée de la Citoyennetéà franceinfo
En novembre dernier, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) faisait état de 4 020 signalements en 2021, soit une hausse de 33,6% en un an. "C'est sans doute la partie émergée de l'iceberg", indique ce jeudi 9 mars sur France Inter Sonia Backès qui met en avant l'intérêt de ces Assises nationales. Elle espère que ces deux journées permettent de dresser un "état des lieux précis" et de fixer "un plan d'action". "On a besoin de ces Assises, car le phénomène sectaire a énormément évolué, et on ne le mesure pas encore bien", ajoute la secrétaire d'État en charge de la Citoyenneté.
Sonia Backès a été témoin de ces dérives sectaires, car sa mère a appartenu à la secte de l'Église de la scientologie. Elle a donc vu de première main à quel point "quand rentre dans une organisation à caractère sectaire, il est très difficile d'en sortir". Elle témoigne de la difficulté pour l'entourage des victimes : "On est complètement démuni", se désole-t-elle. Elle souhaite que soit menée une réflexion "sur l'alerte". "On va proposer de mettre en place, en lien avec France Victimes, une capacité d'alerte par un numéro" vert, souligne la secrétaire d'État. Mais elle appelle également les Français à être vigilants, que ce soit "à l'école ou dans les entreprises" afin de voir si "quelqu'un est en train de s'isoler, de faire des choix étranges". "Il y a un énorme tissu associatif, il faut qu'on les aide plus, qu'on les organise mieux", ajoute-t-elle.
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