: Vidéo "On attend que je sois mort pour réagir" : le désarroi d'un médecin victime d'agressions
/2021/12/14/61b8b9946b6b4_louis-san.png)
Franceinfo a interrogé le docteur Quynh Régent, urgentiste dans le Val-de-Marne. Il a été attaqué huit fois au cours de sa carrière. La dernière agression a eu lieu mardi.
"Quand on prépare les études de médecine, on ne s’attend pas à être agressé physiquement à ce point-là." Au moins 1 000 médecins ont été victimes d'attaques en France en 2017, a annoncé le Conseil national de l'ordre des médecins, mercredi 4 avril. Un record.
Cette insécurité, le docteur Quynh Régent la connaît bien. Cet urgentiste, qui travaille au sein de l'association Médecins à domicile 94 et pour le Samu du Val-de-Marne, a été agressé huit fois au cours de sa carrière, trois fois de façon "très violente".
Six jours d'ITT après la dernière agression
La dernière attaque a eu lieu mardi 3 avril. "Deux hommes, encagoulés, m’ont coincé dans une cage d’escalier, m’ont roué de coups", raconte-t-il. Six jours d'interruption temporaire de travail lui ont été prescrits. "J'ai un coude qui est œdématié, avec un gros hématome, j'ai des douleurs au niveau des côtes, on m'a étranglé donc j'ai très mal à la gorge", détaille le médecin.
A chaque fois, ses agresseurs tentent de lui voler sa sacoche. Pourtant, "il n’y a rien du tout" dans sa mallette, assure-t-il. "Il n’y a que du matériel médical, des papiers administratifs, quelques médicaments, pratiquement pas d’argent puisque maintenant on utilise le paiement par les cartes vitales et les cartes bleues, explique le médecin. Ils s’imaginent qu’il y a plein d’argent dans une sacoche de médecin."
"Je n’ai pas peur"
Face à cette violence, le médecin se sent abandonné. Ses plaintes déposées au commissariat n'ont jamais abouti. "Pour ma dernière agression, lors de ma déposition, l'officier m'a dit : 'Bon, vous n'avez pas de blessures apparentes, visibles, donc on ne va pas faire grand chose. Cela ne va pas aller plus loin que ça'", raconte-t-il. Et de lancer : "On attend que je sois mort pour réagir."
Reste que le docteur Quynh Régent ne compte ni déménager ni arrêter d'exercer. "Déménager, ce serait beaucoup de contraintes pour moi. Et exercer différemment la médecine alors que ça fait presque vingt ans que vous faites la même chose, non…" tranche-t-il. "Je n’ai pas peur. Si j’avais vraiment peur, j’aurais arrêté depuis longtemps, assure-t-il. Je suis content de venir en aide, la nuit, à des enfants, des personnes âgées, des gens qui ont besoin d’aide. Et si je ne le fais pas, qui va le faire ?" s'interroge-t-il.
À regarder
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
-
Tornade meurtrière : scènes d'apocalypse dans le Val-d'Oise
-
Nicolas Sarkozy : premier jour en prison
-
La lutte sans relâche contre les chauffards
-
L'OMS alerte sur la résistances aux antibiotiques
-
Les frères Lebrun, du rêve à la réalité
-
Que disent les images de l'incarcération de Nicolas Sarkozy ?
-
Algospeak, le langage secret de TikTok
-
Une Russe de 18 ans en prison après avoir chanté des chants interdits dans la rue
-
Cambriolage au Louvre : d'importantes failles de sécurité
-
"Avec Arco, on rit, on pleure..."
-
Wemby est de retour (et il a grandi)
-
Arnaque aux placements : la bonne affaire était trop belle
-
Une tornade près de Paris, comment c'est possible ?
-
La taxe Zucman exclue du prochain budget
-
Un ancien président en prison, une première
-
Normes : à quand la simplification ?
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter