Le laboratoire japonais Takeda développe un nouveau traitement contre la narcolepsie aux résultats prometteurs

Le laboratoire pharmaceutique japonais Takeda dévoile lundi 29 septembre les résultats prometteurs d’une étude sur un nouveau traitement contre la narcolepsie, a appris franceinfo. Cette maladie du sommeil touche près de 20 000 personnes en France.

Le médicament, baptisé oveporexton, a démontré "des améliorations statistiquement et cliniquement significatives des symptômes de la narcolepsie de type 1, ouvrant la voie à une nouvelle ère de prise en charge", selon le communiqué du laboratoire. Il s’agit de la dernière étape d’essais cliniques, la phase 3, avant une éventuelle mise sur le marché.

"Avec ce traitement, ma vie est quasi-normale"

Le professeur Yves Dauvilliers, qui dirige à Montpellier le centre de référence national sur la narcolepsie qui a mené cette étude, décrit à franceinfo des résultats "extraordinaires". "La narcolepsie est liée à un déficit d’orexine, une protéine du cerveau, que ce nouveau traitement vient compenser", explique le médecin. Le médicament a été testé par une centaine de malades en France. L'étude a été menée cette année, sur trois mois. "Nous n'avons pas encore le recul", nuance toutefois le professeur. "Est-ce qu'au bout de 2-3 ou 4 ans, ce traitement sera toujours aussi efficace ? Il faudra attendre pour pouvoir en être certain", ajoute-t-il.

Franceinfo a rencontré Anne, l'une de ces malades qui a testé le traitement, à raison de deux comprimés par jour : "Là, avec ce traitement, il y a une énorme différence, c'est que ma vie est quasi-normale." Chez cette formatrice en école d'infirmière, la narcolepsie provoque un besoin impérieux de dormir, pendant quelques minutes, et jusqu'à six fois par jour. "Je pouvais m'endormir en plein cours, raconte-t-elle, ou dans un repas à table avec des amis. Je suis la conversation du mieux que je peux, si je sens que ça devient compliqué, je m'endormais dans mon assiette. Je n'allais plus au cinéma parce que je m'endormais et je ne comprenais rien à ce qui s'était passé. Donc, on a l'impression qu'on subit un peu notre journée".

Autre symptôme, des épisodes de cataplexie qui se manifestent lors d'émotions : sa force musculaire l'abandonne alors pendant quelques secondes et lui fait flageoler les jambes.

Il y avait bien des médicaments, des stimulants qui amélioraient le quotidien d'Anne : "Je tenais mes journées comme je pouvais, un peu à bout de bras, mais ce n'était pas extraordinaire. Avec le nouveau traitement je vais travailler en conduisant, j'ai une heure de conduite le matin, le soir, il n'y a aucun problème. Donc toute la journée, ma vie est normale. J'ai beaucoup de temps, je n'ai plus besoin de caser trois siestes, je suis en forme jusqu'au soir... Ça change tout !"

L'oveporexton doit encore être validé par les autorités

Takeda va désormais entamer les démarches d’approbation auprès des autorités de santé. "Nous voulons apporter l’oveporexton aux patients rapidement, en travaillant étroitement avec les autorités de santé" déclare dans le communiqué Sarah Sheikh, directrice de l’Unité thérapeutique neurosciences et du développement global du laboratoire.

Si son autorisation est validée, l’oveporexton pourrait être accessible aux patients français dans les toutes prochaines années, apportant un espoir majeur aux personnes touchées par cette pathologie chronique.