Produits de santé non-utilisés et jetés : "Les pharmaciens doivent pouvoir avoir le droit d'adapter les traitements", plaide le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France

Le pharmacien d’officine évoque notamment l'utilisation d'outils informatiques comme l'intelligence artificielle pour lutter contre le gaspillage de médicaments.

Article rédigé par franceinfo
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Une pharmacienne manipule des boîtes de médicaments. Image d'illustration. (MARC OLLIVIER / MAXPPP)
Une pharmacienne manipule des boîtes de médicaments. Image d'illustration. (MARC OLLIVIER / MAXPPP)

"Il y a un sujet de pertinence des traitements" médicaux, affirme vendredi 5 septembre sur franceinfo Philippe Besset, pharmacien d’officine, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et des Libéraux de santé (LBS), alors qu'un rapport de la Cour des comptes rendu public jeudi soir pointe le coût des produits de santé non-utilisés et jetés.

"La pertinence des traitements, elle doit être remise en cause", selon Philippe Besset. "Les médecins doivent suivre les références opposables de la Haute Autorité de santé", et les pharmaciens doivent pouvoir avoir "le droit d'adapter les traitements à cette opposabilité".

Le président de la FSPF précise l'avoir demandé au ministre de la Santé. "Je lui ai dit, avec l'intelligence artificielle, avec l'ensemble des référentiels opposables, on doit pouvoir donner le juste médicament pour la pathologie." Philippe Besset explique que, pour l'amoxicilline par exemple, "les boîtes sont conditionnées, parce que les traitements sont sur six jours. Ce sont des boites adaptées. Il faut pouvoir adapter les traitements très précisément pour éviter les gaspillages".

Le patron de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France appelle à "laisser davantage de souplesse aux pharmaciens", mais aussi à "mieux armer les médecins, avec des outils logiciels d'aide à la prescription". Avec tout ce que les médecins doivent "avoir dans la tête, sur les pathologies de la personne, sur les médicaments et savoir combien de comprimés il y a dans la boîte de médicaments", il plaide pour que ce soit "aidé par l'informatique".

Mais le pharmacien évoque "d'autres sujets". Il faut, selon lui, "contrôler et interroger les gens pour savoir ce qu'ils ont encore dans la boîte à pharmacie pour ne pas donner des médicaments qu'ils ont déjà". Une des solutions peut passer par le dossier médical du patient. Mais c'est une "Arlésienne", estime Philippe Besset. "Il existe. Mais la dernière étape que nous avons à réaliser en informatique, c'est que les données qui existent dans le dossier médical remontent dans notre logiciel métier. Pour l'instant, nous n'en disposons pas", déplore-t-il. "C'est prévu, mais c'est très long d'adapter ces logiciels. Et nous attendons ça probablement pour l'année prochaine", espère le pharmacien.

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