: Témoignages "Une maltraitance inacceptable" : le cri du cœur de patients et d'associations qui alertent sur le partage des transports médicaux désormais obligatoire
Le décret est paru en fin de semaine dernière et concerne les malades qui suivent des soins lourds. Le transport sanitaire doit désormais être partagé avec d'autres patients.
Les malades qui vont à l'hôpital ou en rentrent en ambulance ou taxi sanitaire devront désormais partager ce transport avec d'autres patients, et pourront faire, comme transfo vous le révélait déjà au printemps dernier, jusqu'à 30km de détour. Le décret est paru, vendredi 28 février, discrètement.
L'objectif est de faire des économies. Le transport sanitaire a coûté à la Sécu six milliards d'euros en 2022, en forte augmentation. Mais les patients s'inquiètent. D'autant que cette mesure va concerner des malades qui suivent de lourds soins.
"Au bout d'un an, j'étais à bout de nerfs, prête à me suicider"
Manuela Déjean souffre d'une maladie des reins et pour aller faire ses dialyses trois fois par semaine, elle a déjà testé le transport partagé en taxi sanitaire, avec d'autres patients : "Au bout d'un an, j'étais à bout de nerfs et j'étais prête à me suicider. On venait me chercher à 5h du matin pour arriver à 7h à l'hôpital. Tous les petits chemins pour arriver à cette adresse-là... Et vous savez que vous êtes la dernière sur la chaîne. Au retour, c'est la même chose. En plus, vous ne savez pas si les personnes sont contaminées par le Covid ou par la grippe. Vous vous déplacez avec tous vos microbes... Ce n'est pas qu'un danger pour vous-même, c'est un danger pour les autres."
Le "pire", dit-elle, c'est le trajet retour après quatre heures de dialyse : "Imaginez ! C'est fatigant. Vous sortez, vous n'avez qu'une seule envie, c'est de vous reposer et de vous allonger sur votre canapé. Pour le transport, vous y perdez la journée."
"Trois jours par semaine, vous n'avez plus de vie sociale, vous êtes trop fatigué, vous ne pouvez plus rien faire. Honnêtement, j'étais parfois même trop fatiguée pour manger."
Manuela Déjeanà franceinfo
Avec les nouvelles règles, si le médecin juge que leur état de santé est compatible, les patients devront désormais partager leur transport sanitaire avec d'autres malades. Un détour de 10 kilomètres par passager est possible, dans la limite de 30 kilomètres. L'attente à la sortie de l'hôpital sera, elle, de maximum 45 minutes. Ce qui fait soupirer Bruno Lamothe, de l'association de patients Renaloo : "On pense à l'Ile-de-France, on pense à la région PACA par exemple, pendant la période des vacances. On pense aussi aux zones de montagne, où un kilomètre peut prendre énormément de temps à être réalisé."
"Une mise en danger des patients"
Cette mesure concerne les patients qui coûtent le plus cher à l'Assurance maladie, c'est-à-dire ceux qui doivent souvent se rendre à l'hôpital : "On sent particulièrement ciblés la radiothérapie, la chimiothérapie et la dialyse. Ce sont des patients qui coûtent cher parce qu'ils vont souvent à l'hôpital, peut-être, mais c'est parce qu'ils n'ont pas le choix. On ne comprend pas la raison de mal traiter à nouveau les patients en leur faisant subir parfois jusqu'à 30km de détour. Pour nous, c'est une mise en danger des patients et c'est une maltraitance inacceptable", dénonce Bruno Lamothe.
S'ils refusent de partager leur transport, ils devront avancer les frais et ne seront pas remboursés intégralement.
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