Priver de sommeil pour sortir d'une crise de dépression sévère
Une synthèse d'études confirme les bénéfices de la privation de sommeil encadrée pour diminuer les symptômes de la dépression.
L’insomnie est l’un des symptômes de la dépression. Mais chez les personnes qui souffrent le plus gravement de dépression, entretenir artificiellement l’éveil peut améliorer – transitoirement – leur état psychologique.
En septembre 2017, des chercheurs nord-américains ont publié une synthèse critique des données scientifiques accumulées sur la question depuis le milieu des années 1970. La stratégie est indéniablement efficace : chez 40 à 50% des malades, l’intensité des symptômes dépressifs rapportés diminue d’au moins 30%.
"La privation de sommeil est [bien] connue pour avoir un effet antidépresseur, cependant les effets sont en général transitoires, jusqu'au prochain temps de sommeil", explique à Allodocteurs.fr le Dr Florian Ferreri, psychiatre aux Hôpitaux de Paris.
La synthèse d’études confirme que l’endormissement efface très rapidement les bénéfices. Toutefois, l’objectif n’est pas ici de guérir, mais plutôt de prendre en charge certaines crises dépressives graves. Lorsque les antidépresseurs sont insuffisamment efficaces, la privation de sommeil permet de gagner du temps.
Un encadrement rigoureux nécessaire
"Certains patients, notamment bipolaires, ont remarqué cet effet, et ils tentent de lutter contre la dépression ou de s'exalter en se privant de sommeil", constate le Dr Ferreri. Mais la privation volontaire de sommeil doit être très encadrée, et nécessite une hospitalisation dans un service rompu à l’exercice. De ce fait, tous les hôpitaux n’y ont pas recours, note Florian Ferreri.
Dans un échange avec le Figaro.fr, des psychiatres du Kremlin-Bicêtre, Fernand Widal (AP-HP) et de Lyon Sud confirment y avoir ponctuellement recours pour des patients suicidaires, afin d’éviter des passages à l’acte.
Selon la synthèse d’études, la privation de sommeil garde son efficacité si le patient dort "un peu". L’important semble que celui-ci n’entre pas dans une phase sommeil paradoxal (associé aux périodes de rêves).
Les travaux s’étant, jusqu’à présent, bornés à démontrer la réalité du phénomène et à en identifier les limites, les mécanismes biologiques en jeu sont encore très mal connus. On ignore notamment pourquoi seul la moitié des patients semble être sensible à ses effets. Les auteurs de la méta-analyse invitent à poursuivre des recherches sur les facteurs génétiques éventuellement impliqués.
la rédaction d’Allodocteurs.fr
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