Maladie de Parkinson : la piste prometteuse sur laquelle enquête un jeune chercheur français

Guillaume Brachet, un jeune scientifique atteint lui-même de Parkinson, mise sur une piste audacieuse : réutiliser des médicaments déjà disponibles pour ralentir, voire inverser les effets de la maladie.

Article rédigé par franceinfo
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Guillaume Brachet cherche un traitement contre la maladie de Parkinson dont il est atteint, à Tours, le 9 septembre 2022. (JULIEN PRUVOST / MAXPPP)
Guillaume Brachet cherche un traitement contre la maladie de Parkinson dont il est atteint, à Tours, le 9 septembre 2022. (JULIEN PRUVOST / MAXPPP)

Vaincre la maladie avec des armes déjà existantes. C'est l'un des espoirs que nourrissent les 300 000 malades de Parkinson aujourd'hui en France. Or, ce nombre pourrait tripler d'ici vingt-cinq ans, selon les estimations. À l'occasion de la journée mondiale de lutte contre Parkinson, vendredi 11 avril, franceinfo s'est penché sur la recherche, alors qu'il n'y a toujours aucun traitement qui permette de guérir cette maladie neurodégénérative.

Parmi les pistes, il y a celle imaginée par Guillaume Brachet, un jeune scientifique français, lui-même malade de Parkinson. À 36 ans, ce fan de kayak, dont la maladie a été diagnostiquée il y a sept ans, compte bien vaincre ce mal grâce à la science, ou en tout cas la ralentir.

Pour cela, ce pharmacien et scientifique cherche parmi les médicaments utilisés aujourd'hui pour d'autres maladies avec l'idée que certains pourraient aussi bien fonctionner contre Parkinson.

"Notre ambition est de se dire que s'il y a quelque chose qui est déjà utilisable, qui existe déjà en pharmacies, c'est de le trouver rapidement."

Guillaume Brachet

à franceinfo

"Le temps de latence entre la découverte d'un nouveau médicament et son arrivée sur le marché, c'est entre dix et quinze ans", précise-t-il.

"Récupérer une partie des neurones qui ont dégénéré"

Et la technique semble prometteuse : avec son équipe de sept scientifiques au sein de sa start-up CXS Therapeutics, Guillaume Brachet a identifié deux médicaments contre le diabète, qui, en les combinant, pourraient agir sur Parkinson.

"Ce qu'on a identifié dans la littérature scientifique, c'est qu'il s'agit d'une maladie qui a un départ métabolique, explique-t-il. Si la cellule était une maison, on va dire que c'est la chaudière qui serait déréglée. Nous, on est vraiment sur une double action avec ce médicament qui est à la fois d'enrayer le mauvais mélange de la chaudière et d'empêcher qu'elle fasse en surpression. Dans le meilleur des cas, on pourrait récupérer une partie de ce qui a été perdu. Ça veut dire récupérer une partie des neurones qui ont dégénéré, c'est-à-dire permettre au corps de se régénérer en partie..."

Pour le moment, l'équipe de Guillaume Brachet a testé cette piste uniquement sur des souris. Un essai clinique chez l'homme, qui inclura 150 à 200 malades, est prévu pour 2026. Les résultats sont attendus au mieux dans trois ans. Au-delà de la recherche de Guillaume Brachet, environ 150 essais cliniques sont en cours dans le monde pour tenter de trouver des traitements contre la maladie de Parkinson. 

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