Journée mondiale de la maladie d'Alzheimer : 1,4 million de Français sont atteints de maladies neurodégénératives, selon une étude

En moyenne, les patients atteints de maladies neurodégénératives attendent entre 3 et 5 ans avant de mettre un nom sur leur pathologie, selon cette étude nationale de la Fondation recherche Alzheimer et Ipsos BVA.

Article rédigé par franceinfo
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Une personne âgée dans un établissement de santé. Photo d'illustration. (JEAN-BAPTISTE BORNIER  / MAXPPP)
Une personne âgée dans un établissement de santé. Photo d'illustration. (JEAN-BAPTISTE BORNIER / MAXPPP)

Près de 1,4 million de Français (soit 2,2% de la population) sont atteints de maladies neurodégénératives, dont Alzheimer, la plus répandue, selon une enquête nationale de la Fondation recherche Alzheimer et Ipsos BVA dimanche 21 septembre, à l'occasion de la journée mondiale de la maladie d'Alzheimer. Cette étude révèle que seules 34% des personnes concernées ont reçu un diagnostic formel. En moyenne, les patients atteints de maladies neurodégénératives attendent entre 3 et 5 ans avant de mettre un nom sur leur pathologie.

Les malades atteints d'Alzheimer sont nombreux à préférer ne pas savoir. "Comme c'est une maladie qu'on ne soigne pas pour le moment, on est tenté de se dire, à quoi bon ?", explique à France Inter Jean-Luc Angelis, directeur de la Fondation recherche Alzheimer. Parmi les proches des malades, 38% ignorent, par exemple, quelle technique a permis de poser le diagnostic. C'est pourtant "primordial" de poser un diagnostic, "d'abord pour l'entourage", insiste Jean-Luc Angelis. Mais aussi parce qu'il existe "des maladies qui ressemblent à Alzheimer et qui ne sont pas Alzheimer" et il y a "toujours la possibilité de stimuler et d'améliorer le confort de vie des personnes atteinte d'Alzheimer".

Un diagnostic moyen après 70 ans

Selon l'étude, l'âge moyen au moment du diagnostic est de 72 ans, et près de deux tiers des patients sont des femmes. Une majorité vit en couple (59%), soulignant le rôle essentiel joué par les conjoints dans la prise en charge quotidienne. Du côté médical, note l'étude, le neurologue est le principal acteur du diagnostic dans plus de la moitié des cas (51%), suivi par le médecin généraliste (26%) et le gériatre (15%). Les examens utilisés sont variés : l’IRM arrive en tête (45% des cas), suivie de techniques complémentaires comme la scintigraphie cérébrale, la ponction lombaire ou le TEP scan.

Par ailleurs, près de 7 patients sur 10 ont eu recours à une consultation mémoire, une démarche spécialisée précieuse dans l’évaluation des troubles cognitifs. Autre enseignement fort de cette étude, 83% des proches se disent satisfaits de l’équipe médicale qui accompagne leur parent ou conjoint, "un indicateur de confiance à préserver et renforcer".

Acheter une orchidée pour financer des projets scientifiques

Face à ces constats, la Fondation recherche Alzheimer lance sa campagne nationale Septembre Mauve. Par exemple, avec l'opération "Une orchidée pour la mémoire", en achetant une orchidée dans un centre E. Leclerc du 9 au 27 septembre, 4 euros sont reversés à la Fondation pour financer des projets scientifiques. A partir du 10 septembre, les magasins Fnac et Darty proposeront à leurs clients de faire des dons en ligne et en magasin pour la Fondation Recherche Alzheimer.

"La recherche progresse. De nouveaux traitements qui ralentissent l’évolution de la maladie ont été approuvés. Mais ils restent limités aux malades à des stades très précoces", déclare, dans un communiqué de la Fondation, le docteur Rémy Genthon, directeur scientifique de la Fondation recherche Alzheimer. "Si nous voulons offrir des solutions à tous les patients, il faut aller plus loin, plus vite. Et cela ne sera possible qu’avec un large soutien collectif."


*Enquête Ipsos BVA a été réalisée en ligne du 3 avril au 1er mai 2025 auprès de 10 004 Français âgés de 30 ans et plus.

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