Epidémie de gastro-entérite : pourquoi la maladie perdure à un niveau élevé malgré l'arrivée du printemps
Des taux particulièrement élevés de circulation des virus à l'origine de cette pathologie sont observés en Normandie, dans le Grand Est et en Bretagne.
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Maux de ventre, diarrhées, vomissements... Cette année, l'épidémie de gastro-entérite continue de circuler malgré l'arrivée des beaux jours. "La circulation de la maladie est décalée par rapport aux années précédentes", où les virus responsables de cette pathologie circulent plutôt au début du mois de janvier, explique Philippe Babe, pédiatre urgentiste à l'hôpital de Nice. "Lorsqu'on arrive aux vacances de Pâques, normalement, ça se calme", note Sandra Brancato, pédiatre dans le Gard, auprès de La Provence.
Durant la première semaine d'avril, 8,7% des consultations de SOS Médecins concernaient cette maladie, selon le bulletin de Santé publique France publié jeudi 10 avril. Chez les enfants de moins de 5 ans, particulièrement vulnérables face à cette maladie virale très contagieuse, causée par les norovirus et rotavirus (qui cible particulièrement les tout-petits et contre lequel il existe un vaccin désormais recommandé pour les bébés), ce taux était de 11,2%. Un niveau supérieur à ceux observés lors de la saison 2023-2024 et "proche des maximums historiques", selon l'agence sanitaire.
"Il y a effectivement beaucoup de rotavirus en circulation, auxquels les plus jeunes sont particulièrement vulnérables. Plus ils sont petits, plus ils ont de risques de se déshydrater, ce qui nécessite de les garder à l'hôpital."
Philippe Babe, urgentisteà franceinfo
Selon le réseau Sentinelles, qui recueille les données transmises par les médecins généralistes et les pédiatres au niveau régional, les taux d'incidence les plus élevés ont été observés en Normandie (avec 196 cas pour 100 000 habitants, dans le Grand Est (126 cas pour 100 000 habitants) et en Bretagne (112 cas pour 100 000 habitants).
La météo et la grippe en cause ?
Comment expliquer un tel décalage ? Plusieurs hypothèses sont formulées par les médecins. Selon Philippe Babe, ce regain épidémique s'explique "en raison des conditions climatiques". Et de développer : "Le temps est assez chaotique, avec de fortes amplitudes thermiques entre le matin et l'après-midi, ce qui très favorable à la circulation des virus." En outre, "les enfants sont plus enfermés que d'habitude à cette période", souligne Sandra Brancato.
Une deuxième hypothèse pourrait expliquer ce retard : l'épidémie de grippe, particulièrement virulente cette année, aurait affaibli nos systèmes immunitaires. "On peut imaginer que le système immunitaire a été temporairement diminué et que le corps a ensuite été moins armé pour combattre une autre infection", suggère Matthieu Calafiore, médecin régulateur au Samu de Lille, dans Le Parisien. Ce dernier note toutefois que cette piste "doit encore être vérifiée".
"Il y a effectivement un phénomène de concurrence entre les virus, qui fait qu'on n'attrape pas ces maladies en même temps."
Philippe Babe, urgentisteà franceinfo
Dans la majorité des cas, la gastro-entérite d'origine virale est une maladie bénigne qui dure "généralement moins de trois jours", "guérit sans traitement et ne réapparaît pas à court terme", précise l'Assurance-maladie. Sa principale complication est la déshydratation aiguë "qui survient le plus souvent aux âges extrêmes de la vie, chez les jeunes enfants et les personnes âgées", explique Santé publique France. Concernant les plus vulnérables, "il est très important de les mettre en repos digestif et de leur donner des solutés de réhydratation orale, des petits sachets vendus en pharmacie qui contiennent du sel et du sucre", recommande Philippe Babe.
Pour éviter d'aggraver cette épidémie tardive, Santé publique France rappelle l'importance de se laver les mains soigneusement et fréquemment au savon, notamment "dans les lieux à risque élevé de transmission", comme les crèches, les écoles, les institutions accueillant les personnes âgées et les services hospitaliers. Ces gestes de prévention sont particulièrement nécessaires "lors de la préparation des repas", précise l'agence de santé publique, qui recommande également "l'éviction des personnels malades", soignants ou en cuisine, afin de réduire "le risque d'épidémies d'origine alimentaire".
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