Nouvelles mesures d'isolement : "C'est plus une régulation sociale et politique que quelque chose qui colle au mode de transmission", affirme l'infectiologue Gilles Pialoux
Gilles Pialoux déplore "une absence totale de plan adapté à la transmissibilité d'Omicron" en milieu scolaire.
"C'est plus une régulation sociale et politique par rapport à une incidence tout à fait faramineuse du variant Omicron, que quelque chose qui colle au mode de transmission", a expliqué dimanche 3 janvier sur franceinfo Gilles Pialoux, infectiologue, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital Tenon à Paris, après les annonces par le gouvernement d'un assouplissement des règles d'isolement pour les personnes positives au Covid-19 et cas contacts. Sans ces mesures, il y avait le "risque d'une paralysie totale, notamment de l'hôpital".
franceinfo : Le gouvernement a choisi d'alléger les règles d'isolement. Quel regard portez-vous sur ces nouvelles mesures ?
Gilles Pialoux : Ce qui me paraît pertinent, c'est le projet global qui veut que l'on évite que la vague Omicron, qui vient s'ajouter à la vague Delta, paralyse le service public, l'hôpital, les écoles. Je pense que c'est plus une régulation sociale et politique par rapport à une incidence tout à fait faramineuse du variant Omicron, que quelque chose qui colle au mode de transmission. Mais l'exécutif a, depuis le début de cette pandémie, souvent fait des choix entre deux risques. Donc là, il y a le choix de continuer une transmission de la circulation virale par le fait que les gens puissent reprendre des activités. Mais en face, dans l'autre risque, il y avait celui d'une paralysie totale, notamment de certains services publics, dont l'hôpital. Et je pense que c'est cela qui a été privilégié dans les décisions.
Olivier Véran a estimé dans le JDD que la cinquième vague est peut-être la dernière. Etes-vous d'accord avec son analyse ?
J'espère qu'Olivier Véran a raison et qu'après cette vague, on pourrait imaginer une décrue qui serait à la fois liée au fait qu'Omicron serait moins pathogène, moins agressif, moins la cause d'hospitalisations et de passages en réanimation. Mais cela nécessite vraiment d'être démontré plus clairement. Et il y a le fait qu'il y a quand même une réussite française qui est d'arriver à tracter les gens vers la troisième dose ou le rappel. Très clairement, la ligne Maginot, ce sont les gens qui ont eu cette troisième dose de rappel versus les autres. On voit très bien qu'avec Omicron, cela influence énormément le non-passage aux formes graves d'avoir eu cette troisième dose. Donc on est avec des chiffres qui sont assez satisfaisants. Mais il y a quand même deux angles morts. C'est l'école, avec pour l'instant une absence totale de plan adapté à la transmissibilité d'Omicron. Et puis, les personnes immunodéprimées et très fragiles, qui échappent aux anticorps monoclonaux, qui échappent à la vaccination... Et ces gens-là vont continuer à entrer dans l'hôpital.
Pour l'école, quelles seraient selon vous les mesures les plus efficaces ?
Il y a quelque chose que l'on a réclamé beaucoup et qui n'a pas été entendu, parce que l'obsession du ministre de l'Education nationale, c'est de ne pas fermer les classes : il y a un certain nombre de modélisations qui montrent que quand vous dépistez régulièrement les gens, a fortiori avec une incidence très importante dans la circulation du virus dans les écoles - et cela ne va aller que croissant avec Omicron - vous mettez moins d'enfants en dehors du système scolaire que si vous attendez trois contaminations dans une classe. On sait qu'Omicron diffuse énormément dans l'espace. Et s'il n'y a pas un contrôle de l'aération, des capteurs de CO2 et éventuellement des filtres, on n'y arrivera pas. Donc, avec ces deux systèmes, un dépistage répété plus un système de ventilation, en ajoutant une reprise de pédagogie sur le lavage des mains et le masque à partir de 6 ans, cela va participer à un une part de contrôle du virus
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