Vaccin contre le Covid-19 : un médecin explique pourquoi les effets secondaires peuvent être plus importants après la deuxième injection
Lors de l'administration de la deuxième dose, la particule virale est tout de suite identifiée et la réaction immunitaire est alors plus importante, selon Christian de Tymowski, anesthésiste-réanimateur et docteur en immunologie.
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Bientôt deux millions. La campagne de vaccination suit son cours en France, et on compte désormais plus de 1,8 million de personnes ayant reçu au moins une injection contre le Covid-19. Comme tout vaccin, ceux de Pfizer-BioNTech et de Moderna, qui nécessitent deux injections, présentent de possibles effets indésirables comme des douleurs au niveau de la piqûre, de la fatigue, des maux de tête, des douleurs musculaires et des frissons. Lors de l'injection de la deuxième dose, ces effets peuvent être encore plus forts. Mais pas de panique, c'est tout à fait normal, comme l'explique Christian de Tymowski, anesthésiste-réanimateur à l'hôpital Bichat, à Paris, et docteur en immunologie.
Franceinfo : Pourquoi les symptômes sont-ils parfois plus forts après la deuxième injection du vaccin contre le Covid-19 qu'après la première dose ?
Christian de Tymowski : La vaccination consiste à injecter des particules virales qui ont pour objectif d'être reconnues par le système immunitaire. Celui-ci va induire une réponse immunitaire dans le but de nous protéger. La phase initiale de cette réponse consiste en la production de messages d'alerte, les cytokines, qui sont responsables de symptômes d'infection (fièvre, douleur, courbatures). La phase finale de cette réponse consiste en la fameuse synthèse des anticorps protecteurs. Notre système immunitaire perçoit donc la vaccination comme une "vraie" agression par un virus. Il s'active et essaie de se défendre contre cette "fausse" attaque qui provient de la vaccination.
Quand on reçoit la première dose, il faut un temps de latence pour identifier la particule et la reconnaître comme une particule étrangère, contre laquelle notre système immunitaire doit se défendre. A l'inverse, lors de la deuxième injection, la particule virale est tout de suite identifiée et la réaction immunitaire est alors plus importante. Voilà pourquoi on injecte deux doses : lors de la première, on va obtenir une certaine immunité qui ne sera pas forcément très forte, mais avec la seconde, on prévient le système immunitaire en disant : "Regarde, c'est vraiment une particule dangereuse, il faut prévoir une bonne réponse contre elle."
Les symptômes auront-ils la même intensité chez tous les patients ?
On a tous un système immunitaire différent, certaines personnes vont être peu symptomatiques après la vaccination, d'autres non. C'est exactement pareil pour les personnes qui contractent le Covid-19. Les personnes qui ont beaucoup de symptômes après la vaccination ont donc un système immunitaire assez actif, et développeront une bonne immunité.
En revanche, pour certaines personnes fragiles, la réponse d'un système immunitaire actif peut poser problème. Par exemple, des personnes âgées ou qui ont d'autres maladies ne vont pas forcément bien tolérer une réponse immunitaire forte. C'est notamment le cas des personnes âgées mortes en Norvège. Quand on est jeune, en général, on a un bon système immunitaire – c'est pour cela que l'on vaccine en priorité les sujets âgés – et des organes en bon état. On peut donc avoir une très bonne immunité sans forcément présenter beaucoup de symptômes.
Est-ce donc plutôt bon signe d'avoir des symptômes forts après la deuxième injection ?
Cela dépend à quel point on est malade. Si on a une poussée de fièvre à 38 °C, ou 38,2 °C, qu'on se sent très fatigué, qu'on passe une mauvaise soirée, mais que le lendemain tout va bien, cela signifie juste que notre système immunitaire a bien reconnu les particules envoyées par le vaccin et que l'on sera bien protégé. Mais si la fièvre monte à 40 °C, s'accompagne de vomissements et de diarrhées, cela veut dire que le système immunitaire est trop actif pour votre état de santé et que la réponse est inadéquate. C'est une fausse agression, donc on n'est pas censé sortir les bazookas et les avions de chasse pour une simple vaccination. Ce cas n'a été remarqué que chez les sujets très âgés.
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