Covid-19 : "Le public le moins diplômé est le plus touché par les conséquences de la crise sanitaire", selon une étude du Crédoc
Selon le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie, les moins de 40 ans qui travaillent dans le secteur privé avec des contrats précaires profitent moins de la reprise économique.
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"Il y a une reprise économique, mais elle ne concerne pas toute la société de la même manière", a expliqué lundi 11 octobre sur franceinfo Sandra Hoibian, directrice du pôle société du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc), co-autrice d'une étude à paraître mardi et qui révèle que quatre millions de Français ont été grandement fragilisés par la crise sanitaire depuis deux ans. "C'est évidemment le public le moins diplômé qui est le plus touché par la crise sanitaire et ses conséquences", a-t-elle ajouté.
franceinfo : Qui sont ces "nouveaux vulnérables", ces personnes fragilisées par la crise sanitaire ?
Sandra Hoibian : Ce sont essentiellement les moins de 40 ans qui travaillent beaucoup dans le secteur privé avec des contrats précaires. Il y a beaucoup de CDD qui n'ont pas été renouvelés pendant la période de crise ou qui étaient dans des secteurs qui ont été très touchés par les restrictions d'emploi, notamment le tourisme, le commerce, les services à la personne. Ce sont donc des personnes qui, d'une certaine manière, sont aussi dans des secteurs qui peuvent être un peu inquiets de la reprise. Effectivement, il y a une reprise économique, mais elle ne concerne pas toute la société de la même manière.
Pourtant, pendant cette crise, nous avons vu les chiffres de l'épargne s'envoler.
Effectivement, l'épargne a beaucoup progressé. Mais ce que montre le Conseil d'analyse économique, c'est que 70% de l'épargne qui a été mise en place pendant le premier confinement a été concentrée sur les 20% des ménages les plus aisés. Ceci s'explique très bien puisqu'en fait, les économies faites par les ménages sont essentiellement des économies de loisirs, de vacances et ce sont des dépenses qui sont plutôt faites par les ménages les plus aisés par rapport aux ménages les plus pauvres. Pour les moins aisés, il y a eu une petite baisse des revenus parce que malgré tout, le chômage partiel a une décote par rapport au salaire habituel. De plus, certaines dépenses ont augmenté, par exemple quand les cantines scolaires ont fermé, ou quand la chasse aux promos dans différents types de lieux d'achat n'était plus possible. Donc, finalement, l'équilibre financier s'est fragilisé. À cela s'ajoutent les difficultés professionnelles. Ce qui ressort très clairement de notre étude, c'est à la fois l'âge, le fait de travailler dans des secteurs touchés par la crise et d'être non diplômés. C'est évidemment le public le moins diplômé qui est le plus touché par la crise sanitaire et ses conséquences.
Cette étude montre bien que les soutiens de l'État pendant cette crise, le fameux "quoi qu'il en coûte", n'a pas pu bénéficier à tout le monde ?
Cette étude montre les deux. Elle montre que globalement, chez les publics nouvellement vulnérables, il y a une part importante, environ un tiers, qui a bénéficié d'une aide. Que ce soit des pouvoirs publics ou des associations. L'étude montre surtout que les personnes qui ont pu être aidées n'ont pas du tout le même regard sur la société que celles qui n'ont pas eu accès à toutes les aides. Et donc, elle montre aussi l'impact très important de toutes ces aides sur le vivre ensemble. Ce que l'on constate, c'est que chez les personnes nouvellement vulnérables, il y a de la colère, un sentiment d'abandon et parfois un rejet de la société dans son ensemble et un souhait de changement radical de société. Quand ces nouveaux vulnérables ont été aidés, on retrouve un regard un peu plus apaisé sur la société. Effectivement, tout le monde n'a pas pu bénéficier des aides, notamment parce qu'elles sont beaucoup adossées au système salaria. Quand vous êtes en CDD, vous n'avez pas accès à la protection sociale de la même manière que quand vous êtes en CDI.
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