"Ségur de la santé" : "Si des gestes forts ne sont pas annoncés dès ce soir, on sera très mal parti", estime Stéphane Dauger, co-rédacteur du manifeste des soignants
Il faut aujourd'hui des "gestes forts [...] sur les salaires, sur l'arrêt des fermetures de lits, sur la gouvernance à l'hôpital", réclame le professeur Stéphane Dauger. Il estime qu'après il faut prendre le temps de bâtir un système autour de l'hôpital public mais pas seulement.
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"Si des gestes forts ne sont pas annoncés dès ce soir sur les salaires, sur l'arrêt des fermetures de lits, sur la gouvernance à l'hôpital, on sera très mal parti", réagit lundi 25 mai sur franceinfo, le professeur Stéphane Dauger. Le chef du service de réanimation pédiatrique à l'hôpital Robert-Debré à Paris, a participé à la rédaction collective du "Manifeste des soignants", Cinq services publics pour sauver la santé, un programme de refonte du service public de santé, alors que le "Ségur de la santé", du nom de l'avenue où se situe l'une des entrées du ministère de la Santé à Paris, s’ouvre lundi après-midi.
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franceinfo : La revalorisation salariale, c'est l'urgence à régler pour discuter ensuite du fond ?
Professeur Stéphane Dauger : Tous les professionnels de l'hôpital, qu'ils soient soignants ou non soignants, le crient depuis longtemps : il faut absolument restaurer la confiance d'emblée. J'ai cru comprendre que le gouvernement voulait aller vite dans les deux mois qui viennent pour avoir mi-juillet une refonte de l'hôpital public. C'est pour cela que nous avons décidé d'apporter beaucoup d'éléments sur la table de discussion. Mais l'urgence est absolument de garder nos soignants, pour les jours qui viennent et pour les semaines qui viennent, quelle que soit l'activité du Covid-19.
Il faut donc retisser cette confiance et marquer le coup tout de suite en montrant qu'être au 28e rang des salaires de l'OCDE, ce n'est plus possible. Puis, les négociations vont évoluer rapidement dans les mois qui viennent.
Pr Stéphane Dauger, chef du service de réanimation pédiatrique à l'hôpital Robert-Debré à Parisà franceinfo
Nous sommes conscients de ce que cela représente de réformer l'hôpital public, mais il faut montrer un geste tout de suite.
Cette question salariale semble faire consensus, en revanche, le gouvernement est moins disert sur la question du nombre de lits et de personnels soignants supplémentaires. Est-ce que c'est nécessaire aussi ?
Là aussi, en termes de confiance et pour montrer que le gouvernement a compris, il faut arrêter immédiatement la fermeture de tout nouveau lit. Alors qu'on était encore au plus fort de l'épidémie dans le Grand Est, le directeur de l'ARS menaçait de reprendre très rapidement des restructurations qui ne correspondent à rien. Arrêtons immédiatement !
Le gouvernement doit mettre en place un moratoire pour stopper la suspension des lits.
Pr Stéphane Daugerà franceinfo
Dans chaque région, il y a mille spécificités. Laissons la main aux Agences régionales et aux acteurs locaux pour évaluer les besoins correspondant aux besoins de la population. On a des exemples assez fort, comme les urgences. On voit le nombre de gens qui attendent des lits des heures et des heures. Il faut se réorganiser avec l'hôpital privé, avec les collègues libéraux, avec le premier recours. Mais il n'empêche qu'il faut quand même pouvoir aussi hospitaliser les gens qui en ont besoin. La démonstration est faite depuis plusieurs années que ce n'est plus possible de continuer à réduire le nombre de lits. Montrons là aussi ce signal fort et après, rentrons dans une négociation étalée sur les semaines qui viennent.
Pour vous, il faut aller très vite dans ces négociations ?
Non, je ne pense pas qu'il faille aller très vite, mais je pense qu'il faut montrer des gestes tout de suite. À mon sens, l'hôpital public doit être le socle du système de santé, mais sûrement pas le seul acteur. C'est pour cela qu'il ne faut pas aller trop vite. Tout le monde doit participer. Les libéraux, les structures privées, les soins de recours et de première ligne sont extrêmement importants. Il faut donc élaborer quelque chose de solide, on ne va pas refaire une énième réforme. Le président de la République l'a dit, il faut entendre ce qu'il s'est passé, entendre la situation. Il paye peut-être le prix de ce qui s'est passé avant son gouvernement, nous ne sommes pas dupes non plus. Maintenant, il faut rentrer dans du solide. Par contre, si des gestes forts ne sont pas annoncés dès ce soir sur les salaires, sur l'arrêt des fermetures de lits, sur la gouvernance à l'hôpital, on sera très mal parti.
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