Pass sanitaire : des parents résignés et en colère face à l'incitation à faire vacciner les 12-17 ans
Emmanuel Macron a annoncé, lundi, que le pass sanitaire serait progressivement rendu obligatoire pour accéder à certains lieux, y compris pour les enfants de plus de 11 ans.
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De la "surprise" et même un sentiment "de trahison". Rizlaine, mère au foyer de quatre enfants à Roanne (Loire), ne décolère pas depuis les annonces d'Emmanuel Macron, lundi 12 juillet. Comme d'autres parents, elle s'élève contre l'extension du recours au pass sanitaire, présenté comme un bouclier face à l'augmentation des cas de Covid-19. A partir du 21 juillet, ce fameux QR code sera obligatoire dès 12 ans pour se rendre dans les lieux de loisirs et de culture de plus de 50 personnes, puis, courant août, pour accéder aux trains, restaurants et établissements de santé.
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Julia, professeure d'allemand et mère de trois enfants, s'est laissée prendre de court par le changement de règles. Si son aîné de 16 ans a reçu sa première dose, ce n'est pas encore le cas de sa deuxième, âgée de 14 ans. "J'avais demandé à mes enfants ce qu'ils voulaient faire", confie l'habitante de Joinville-le-Pont (Val-de-Marne), très favorable à la vaccination. "Mon fils était très volontaire, ma fille un peu moins. Je comptais la faire vacciner mais on a laissé traîner les choses."
Une incitation jugée "criminelle"
Comme plus de 900 000 autres Français, Julia s'est précipitée sur Doctolib, lundi soir, pour trouver un créneau de vaccination pour sa fille. De préférence dans les trois prochains jours, vacances obligent. "Impossible pour l'instant", soupire-t-elle, d'autant que la vaccination d'un mineur requiert "de nombreux documents", dont une autorisation parentale et une copie du livret de famille, "un vrai casse-tête". "Je suis satisfaite de l'annonce du gouvernement mais j'aurais aimé que les choses soient annoncées un peu plus tôt. On s'adaptera."
Lundi, seulement 20,5% des 12-17 ans avaient reçu au moins une dose de vaccin, selon Santé publique France. Un chiffre qui devrait augmenter rapidement : 19% des injections réservées l'ont été pour cette tranche d'âge, lundi, sur Doctolib. Le changement de ton du gouvernement semble pousser les familles, y compris les plus récalcitrantes, à se poser la question de la vaccination pour leurs adolescents.
"On va y être forcé de toute façon", s'indigne Jessica, directrice des ressources humaines et mère d'une fille de 13 ans. Cette habitante de Courbevoie (Hauts-de-Seine) affirme "avoir pleuré" en écoutant l'allocution d'Emmanuel Macron. Elle trouve "criminel" de forcer des "gamins à se faire vacciner sans recul sur les effets secondaires".
"C'est simple, on ne va plus rien pouvoir faire. Cela va nous rendre la vie impossible."
Jessica, mère d'une fille de 13 ansà franceinfo
Déjà résignée, Jessica admet qu'elles finiront par recevoir leurs doses, sans conviction. Ayant déjà eu le Covid-19, elle s'estime même "mieux protégée que n'importe lequel des vaccinés", grâce à ses anticorps, "la meilleure protection possible". Même après une contamination, une dose de vaccin est exigée pour obtenir un pass sanitaire, car la protection naturelle apportée par les anticorps diminue avec le temps.
"Je vais faire de faux tests"
La décision du gouvernement de demander aux mineurs de plus de 11 ans de présenter un pass sanitaire suscite nombre de questions. "A la rentrée, les enfants non-vaccinés pourront-ils accéder aux collèges et aux lycées ?", se questionne Magali, mère d'un collégien de 13 ans. Bien que vaccinée et prête à en faire de même pour son enfant, cette Strasbourgeoise, en colère "contre le gouvernement", avoue "ne pas accepter cette obligation masquée de vacciner les moins de 18 ans".
Plus réticent, le père, qui vit à Brest (Finistère) avec son fils, s'oppose à toute injection pour l'adolescent. Or, l'autorisation des deux parents est indispensable. "On part en vacances en train donc cela veut dire quatre tests PCR, soupire Magali. Mais pour ce qui est du restaurant ou du cinéma, je vais apprendre à utiliser Photoshop et faire de faux tests." Une pratique illégale qui, selon Le Courrier picard, est en pleine expansion.
L'exécutif promet de la "souplesse"
A Roanne, Rizlaine dit se sentir "trahie" par le gouvernement. Sans être opposée à la vaccination, elle n'avait pas souhaité prendre rendez-vous "par peur d'un vaccin sur lequel nous n'avons pas assez de recul". Les annonces de lundi l'ont mise "dos au mur", la forçant à prendre rendez-vous pour toute la famille, dès samedi. Elle souhaite que ses enfants "puissent profiter de leurs vacances" et pouvoir aller faire les courses au centre commercial "sans la contrainte de tests PCR tous les deux jours".
Face à la réaction de certains parents, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a assuré qu'il y aurait de la "souplesse" dans les contrôles pour cette tranche d'âge. Reste à savoir dans quelle mesure et jusqu'à quand.
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