Covid long et cycle menstruel perturbé : un lien confirmé par des scientifiques du CNRS

Cette corrélation établie, il devient nécessaire "de développer des thérapies spécifiquement adaptées aux femmes", soulignent les chercheurs.

Article rédigé par franceinfo
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  (LIONEL BONAVENTURE / AFP)
  (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Les femmes atteintes du Covid long ont plus de risques de voir leur cycle menstruel perturbé, révèle pour la première fois jeudi 18 septembre une équipe de recherche franco-britannique menée par une chercheuse du Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Selon les scientifiques, une femme atteinte de Covid long risque davantage d'être sujette à "des saignements utérins anormaux", abondants ou plus longs.

Selon les conclusions de leurs travaux, les symptômes de la maladie, maux de tête, fatigue, douleurs musculaires, s'intensifient également pendant les phases qui précédant l'arrivée des règles, la phase prémenstruelle et la phase proliférative du cycle. "Une réaction inflammatoire est suspectée d’être à l’origine de ce lien", après la découverte "d’amas de cellules immunitaires dans l’endomètre des patientes suivies". En revanche, précise l'équipe de chercheurs, "aucune anomalie des hormones ovariennes n’a été détectée".

Les femmes deux fois plus touchées que les hommes par le Covid long

Les scientifiques ont combiné trois approches pour aboutir à ces résultats : une enquête menée auprès de 12 187 femmes britanniques, le suivi de 54 femmes atteintes du Covid long pendant trois mois ainsi que l’analyse d'échantillons sanguins et endométriaux. Au niveau mondial, les femmes sont deux fois plus touchées que les hommes par le Covid long, qui affecte entre 3 et 7% de la population, ajoutent les chercheurs.

Selon eux, "cette étude inédite ouvre de nouvelles perspectives thérapeutiques". "Elle souligne également l'importance de considérer le cycle menstruel dans les biomarqueurs du Covid long et la nécessité de développer des thérapies spécifiquement adaptées aux femmes." Les conclusions de leurs travaux ont été publiées dans la revue Nature communications.

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