Covid-19 : "On pense que le variant indien est moins contagieux que le variant britannique", explique un virologue
"Jusqu'à présent, on n'a pas de diffusion de ce variant sur le territoire", assure sur franceinfo Yannick Simonin, virologue spécialiste des virus émergents, alors que cinq cas de variant B.1.617, identifié en Inde, ont été détectés en France métropolitaine.
"On pense qu’il est moins contagieux que le variant britannique", explique vendredi 30 avril sur franceinfo Yannick Simonin, virologue spécialiste des virus émergents, au sujet du variant indien qui concerne désormais cinq personnes en France. Repéré dans au moins 17 pays, le variant indien du coronavirus inquiète face à la dégradation sanitaire extrême que vit l'Inde. Mais celle-ci est également due à la présence du variant britannique, insistent les spécialistes.
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franceinfo : Sait-on quelle est la probabilité que ce variant gagne du terrain chez nous ?
Yannick Simonin : On sait qu'en Inde, il y a à la fois une circulation du variant britannique et du variant indien. Il y a une plus forte présence du variant britannique que du variant indien. On n'a pas remarqué un avantage du variant indien sur le variant britannique. Pour qu'un variant devienne majoritaire, il faut qu'il soit plus contagieux que les autres.
Est-ce qu'il pourrait s'imposer dans les semaines à venir dans les Bouches-du-Rhône et en Nouvelle-Aquitaine ?
D'après les premiers retours qu'on a, on pense qu'il est moins contagieux que le variant britannique, même si cela mérite un peu plus d'investigations. Jusqu'à présent, les cas présents en France sont ce qu'on appelle des cas importés. Donc jusqu'à présent, on n'a pas de diffusion de ce variant sur le territoire.
"Il est probable qu'on identifie des clusters sur le territoire. Ce qui sera important de faire, c'est de les identifier et de les isoler pour ne pas que ça se propage."
Yannick Simonin, virologueà franceinfo
Est-ce qu'il faudrait des mesures supplémentaires face à ce variant ?
Ce variant est considéré par l'OMS comme un variant d'intérêt, c'est-à-dire qu'il faut le surveiller car ses mutation peuvent lui conférer une contagiosité plus importante voire une résistance à une partie des anticorps développés quand on est infectés. Mais jusqu'à présent, d'autres variants sont considérés comme préoccupants. Donc il n'y a pas de raison spécifiquement pour l'instant d'aller au-delà des mesures déjà en place parce qu'on est déjà dans une situation où on a des variants majoritaires plus contagieux qui circulent d'avantage.
Est-ce que la façon dont il prospère en Inde favorise de nouvelles mutations encore ?
Oui, le problème avec un virus c'est que, plus il circule sur un territoire donné, plus il y a de possibilité de nouvelles mutations. D'où l'interêt d'avoir une campagne de vaccination internationale. Donc ce qui se passe en Inde, ça concerne aussi la France, l'Europe. Et puis il faut associer à ça une surveillance fine des variants qui circulent, avec un séquençage poussé. L'Inde a des capacités de séquençage modestes donc il faut les accompagner et renforcer les mesures dans tous les pays où il y a une forte circulation virale.
La souche originelle du virus, depuis qu'il y a des variants, est-ce qu'elle a disparu ?
La souche classique est déjà, elle-même, un variant d'une version précédente du Covid-19. Cette souche classique est actuellement très peu présente en France, avec un taux inférieur à 4%. Simplement parce que d'autres variants ont une contagiosité plus importante. Donc à terme, probablement, on ne la retrouvera quasiment plus ; des variants plus contagieux vont prendre la place.
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