Covid-19 : "On a franchi le pic, on est au tout début de la descente" estime un infectiologue qui appelle à être "extrêmement prudent' sur le déconfinement
Pour le Professeur Christian Rabaud ,infectiologue et président de la commission médicale d’établissements du CHRU de Nancy, les annonces encourageantes d'Emmanuel Macron sur le déconfinement, ne doivent pas faire oublier que la situation face au Covid-19 reste délicate.
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L'ouverture de la vaccination à tous les adultes atteints de co-mobidités était "urgent", "surtout à un moment où on décide d'alléger" les mesures, estime le Professeur Christian Rabaud, infectiologue et président de la commission médicale d’établissements du CHRU de Nancy, invité sur franceinfo vendredi 30 avril. "On est un peu inquiets aujourd'hui de la vitesse" du déconfinement, poursuit-il, "alors qu'on est vraiment juste au pic depuis 48 ou 72 heures. On a franchi le pic, on est au tout début de la descente (...) il faut être extrêmement prudent'.
franceinfo : Quatre millions de Français supplémentaires vont avoir accès à la vaccination à partir de samedi 1er mai, c'est une bonne nouvelle.
Christian Rabaud : Tout ce qui nous permet d'élargir la vaccination, dans la mesure où on a les stocks disponibles, est une bonne nouvelle, surtout à un moment où on décide d'alléger un petit peu les mesures. Le brassage, qu'on va augmenter, sera compensé par quelque chose qui nous protège, le vaccin. Donc, il faut absolument vacciner le plus de personnes possible. On a les doses. Il est clair qu'il faut ouvrir, et ouvrir en particulier à la population des obèses dont on sait que dans nos services de réanimation, elle représente, y compris chez des adultes jeunes, une proportion non négligeable des patients présents. C'est effectivement quelque chose qui était urgent et c'est une très bonne nouvelle. On souhaite ne plus les y voir le plus vite possible.
Faut-il élargir la vaccination plus rapidement ?
Si on écoute le discours du gouvernement, s'il pouvait ouvrir à tous dès aujourd'hui, il le ferait. La question est de savoir si on a les doses à mettre en face, de façon à ce que les centres de vaccination ne se transforment pas en foire d'empoigne où les gens se battraient pour être devant. Ça permet de hiérarchiser les patients, des plus à risque moins à risque. C'est vraiment la politique qu'on a mis en place depuis le début, qui est logique, qui doit être poursuivie. On voit que les choses s'accélèrent. Chaque semaine, on élargit la population possible. Il faut continuer à le faire, bien sûr. Très rapidement, on va arriver à tous les patients de plus de 50 ans, puis, on l'espère en juin, ouvrir à tout le monde. Je pense qu'on est sur une dynamique qui est la bonne. Si ça pouvait aller encore plus vite, ce serait bien sûr encore mieux. Mais quelque part, l'arrivée des vaccins reste aujourd'hui une variable un petit peu limitante qui guide notre politique.
Cinq cas de variant indien détectés en France, faut-il s'en inquiéter ?
C'était inévitable. On connaît la taille de l'Inde, le nombre de patients, la circulation des gens, la surface de la planète... Qu'à un moment ou à un autre il arrive sur le territoire national comme cela a été le cas avec le variant anglais ou le variant sud-africain, est quelque chose de totalement prévisible. Pour autant, il faut vraiment qu'on soit beaucoup plus performants pour repérer ces premiers cas et éviter qu'ils ne fassent des petits sur le territoire national, qu'il y ait des clusters, qu'il y ait un début d'épidémie qui s'installe sur le territoire.
"Que les variants arrivent, c'était inévitable, ils sont là, dépistons-les le plus vite possible."
Professeur Christian Rabaudà franceinfo
Mettons en place le tracing nécessaire pour éviter qu'ils puissent créer des cas secondaires, de façon à empêcher l'implantation, comme on l'a vu par exemple avec le variant anglais, de ce variant indien sur le territoire national. Ou en tout cas, retardons-le le plus possible pour continuer à prendre de l'avance avec la vaccination.
Le protocole établi pour le confinement vous paraît-il bon ? Est-ce que c'est le bon calendrier que fixe Emmanuel Macron ?
À la fois on est très contents d'avoir cette vision positive du déconfinement qui nous permet d'envisager un retour à une vie normale à laquelle on aspire tous, qu'on soit soignant ou pas. Et à la fois on est un peu inquiets aujourd'hui de la vitesse à laquelle vont les choses, puisque le brassage va pouvoir augmenter dès la semaine prochaine avec les déplacements, alors qu'on est vraiment juste au pic depuis 48 ou 72 heures. On a franchi le pic, on est au tout début de la descente et on se dit que si les choses stagnent, voire repartent à la hausse, on est très peu en capacité de faire face aujourd'hui, parce que nos systèmes sont déjà très en tension. Donc, c'est un pari un peu osé, mais des freins d'urgence sont prévus, qui nécessitent un suivi fin. Je crois qu'il faut être extrêmement prudent et extrêmement vigilant, suivre de très près et savoir réajuster si besoin.
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