Covid-19 : "Jamais je n'aurais cru que la crise durerait aussi longtemps", confie Jean-François Delfraissy, à la veille de la dissolution du Conseil scientifique
Le Conseil scientifique prend fin dimanche et va être remplacé par un nouveau comité dédié aux prochaines crises sanitaires. L'occasion pour le professeur qui l'a présidé depuis le début de la pandémie de faire le bilan.
Le Covid-19 est "une vraie vacherie, il l'était en 2020, il le reste en 2022 !" Pour le professeur Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, l'heure est aux confessions, dans un entretien accordé au Parisien (article pour abonnés), samedi 30 juillet, à la veille de la fin de sa mission. Il y détaille ses regrets, mais aussi ses réussites, pendant plus de deux ans et demi de pandémie. Et concède qu'il n'aurait jamais cru que la crise du coronavirus "durerait aussi longtemps".
Après avoir "vécu, pensé, rêvé Covid", le scientifique se dit "soulagé" que sa mission s'achève et ne reviendra pas si on le rappelle. "C'est à d'autres de mener cette aventure", estime-t-il. Après la fin juillet, un comité de veille et d'anticipation des risques sanitaires, au-delà du Covid-19, doit prendre le relais du Conseil scientifique. "Ce comité sera donc composé de spécialistes de santé humaine, animale, de l'environnement, pour avoir une approche plus large", précise Jean-François Delfraissy. "Je ne me fais pas d'illusions. On aura de nouveaux outils, mais on sera surpris par un nouveau virus qui aura d'autres propriétés", affirme-t-il.
"On a mis la santé au détriment de l'humanité"
Son "premier regret", qui le suivra "tout au long de [sa] vie" est d'avoir fait passer en juin 2020, lors du déconfinement dans les Ehpad, la "santé avant tout, au détriment, peut-être, d'une forme d'humanité". "Mon deuxième regret, c'est qu'on aurait pu prendre des décisions avec les citoyens", juge-t-il. "On aurait pu, par exemple, interroger les parents sur la réouverture des écoles."
Il regrette par ailleurs que durant cette crise l'Organisation mondiale de la santé (OMS) "n'ait pas pris le pouvoir sur les vaccins". "C'est à elle de guider les industriels et non à eux de dire à quel moment il faut les adapter", estime-t-il, qualifiant de "profonde erreur" ce "manque de vision stratégique et scientifique".
Une prise de conscience dès la mi-février 2020
Du côté des "réussites", il se félicite que "l'excès de mortalité en France en 2020 et 2021" soit "bien plus faible que chez nos voisins européens". "Ce qui me rassure, c'est que l'on est revenu au modèle de la recommandation et non plus de l'interdiction", ajoute-t-il. Il juge par exemple "important de continuer à porter le masque à l'hôpital, mais c'est désormais aux Français de choisir".
Evoquant les débuts de la crise du Covid, le professeur Delfraissy déclare avoir eu une "prise de conscience" du sérieux de la situation vers la mi-février 2020 à l'occasion d'une réunion au siège de l'OMS. "On posait plein de questions simples aux Chinois... Et ils répondaient toujours à côté !", se souvient-t-il. Leur ambiguïté lui laisse penser "que la crise était sûrement beaucoup plus grave que ce qu'on croyait". "Mais jamais je n'aurais cru qu'elle durerait si longtemps", ajoute-t-il.
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