Coronavirus : ce qu'il faut retenir de l'étude de l'Institut Pasteur menée à Crépy-en-Valois, l'un des premiers foyers de l'épidémie en France
Menées dans un lycée de la ville, ces recherches révèlent que 25,9% des enseignants, élèves et membres de leur famille ont été infectés.
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C'est l'un des premiers foyers de l'épidémie de coronavirus en France. Des travaux épidémiologiques menés par l'Institut Pasteur dans un lycée de Crépy-en-Valois (Oise), publiés jeudi 23 avril, révèlent que le taux de personnes présentant des anticorps contre le Sars-Cov-2 n'est pas suffisant. Franceinfo résume ce qu'il faut retenir de cette étude rétrospective, dont les résultats préliminaires sont publiés sur le site MedRxiv (en anglais).
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Un quart des personnes infectées
Au total, 661 personnes ont été diagnostiquées, à l'aide de tests sérologiques "très performants", avec "moins de 1% de faux positifs". Ce sont des lycéens, des enseignants, des personnels travaillant dans l'établissement, ainsi que des parents et des frères et sœurs de lycéens.
Au total, 171 personnes (25,9%) étaient positives aux tests sérologiques faits à partir d'une prise de sang, qui a aussi révélé la présence d'anticorps. Ce taux de 25,9% diffère nettement entre le groupe composé des lycéens, des professeurs et du personnel (40,9%) et celui où figuraient les parents et la fratrie des lycéens (10,9%).
Une incertitude sur la protection des anticorps
Ce taux d'infection de 25,9% au sein de l'échantillon est insuffisant pour justifier le moindre relâchement, selon les chercheurs. En effet, pour parvenir à une immunité de groupe permettant d'arrêter l'épidémie, les spécialistes s'accordent à dire qu'il faut qu'au moins 60% à 70% de la population générale soit infectée.
Pour que cette immunité collective soit efficace, il faut aussi que les anticorps soient réellement protecteurs contre ce coronavirus et que cette immunité perdure au moins plusieurs mois. Rien n'indique, pour l'instant, que les anticorps développés soient efficaces, explique Arnaud Fontanet, premier auteur de l'étude et responsable de l'unité Epidémiologie des maladies émergentes à l'Institut Pasteur à Paris. Les résultats de cette étude suggèrent que l'immunité collective ne s'établira pas rapidement. D'autant que "d'autres régions de France sont quasiment indemnes" de contact avec ce virus, ajoute le chercheur.
Le confinement a des "effets positifs"
Arnaud Fontanet souligne "les effets positifs du confinement sur le ralentissement de l'épidémie : les vacances scolaires de février et le confinement dans l'Oise (intervenu le 1er mars, avant son extension au pays le 17 mars) ont fait diminuer fortement la circulation du virus dans les semaines qui ont suivi".
Nombre d'experts et de médecins s'accordent à dire que les mesures de confinement ont eu des effets positifs. C'est notamment le cas de Patrick Bouet, président du Conseil national de l’Ordre des médecins et de Christophe d'Enfert, directeur scientifique de l’Institut Pasteur.
17% des personnes infectées n'ont pas eu de symptômes
Alors que le taux des personnes asymptomatiques et leur contagiosité pose toujours beaucoup de questions, l'étude montre qu'au moins 17% des personnes infectées n'ont pas eu de symptômes. Ce taux diffère nettement de celui constaté à bord du porte-avions Charles-de-Gaulle. Près de la moitié des cas y étaient asymptomatiques, avait annoncé le porte-parole de la marine nationale, le capitaine de vaisseau Eric Lavault.
Parmi les symptômes, l'étude de Crépy-en-Valois confirme que l'infection est retrouvée chez 84,7% et 88,1% des personnes ayant perdu l'odorat et le goût. "L'anosmie" (le nom savant de la perte d'odorat) et "l'agueusie" (disparition du goût) sont, depuis plusieurs, suspectées d'être la signature du Covid-19.
Les fumeurs quatre fois moins infectés que les non-fumeurs
Au sein de l'échantillon de cette étude, 7,2% des fumeurs étaient infectés alors que ce taux était quatre fois plus élevé (28%) chez les non-fumeurs. Il n'est pas question d'encourager le tabagisme, insiste Arnaud Fontanet mais ces résultats vont dans le même sens que ceux de l'étude qui avance que la nicotine peut freiner le Covid-19. L'épidémiologiste rappelle toutefois que "les fumeurs, en cas de contamination, risquent de souffrir de plus de complications de la maladie Covid-19".
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