Coronavirus : "On craint une paralysie quasi-totale de l'économie et ça nous inquiète beaucoup", alerte la CPME
"On a un gouvernement qui nous dit que l'économie doit continuer à fonctionner et dans la pratique, ce à quoi on est train d'assister, c'est une forme de flou artistique", alerte le secrétaire général de la CPME suite aux annonces d'Emmanuel Macron pour endiguer la propagation du coronavirus en France.
"On craint une paralysie quasi-totale de l'économie et ça nous inquiète beaucoup", a expliqué mardi 17 mars sur franceinfo Jean-Eudes du Mesnil du Buisson, secrétaire général de la CPME. Avec la crise du coronavirus, Bruno Le Maire a annoncé une aide de 45 milliards d'aide au profit des entreprises en difficulté. "Ce sont des mesures très importantes. C'est un plan massif et immédiat avec des reports d'échéance fiscale et sociale", a-t-il affirmé.
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Jean-Eudes du Mesnil du Buisson, conseille aux chefs d'entreprise "de se tourner vers le chômage partiel". Il tire la sonnette d'alarme sur les indépendants : "Quand vous êtes indépendant et que vous n'avez pas d'activités, votre revenu est directement lié à votre activité, il va falloir faire quelque chose immédiatement pour les aider à remplir leurs frigidaires".
franceinfo : Bruno Le Maire annonce un plan de soutien de 45 milliards d'euros en direction des entreprises. Est-ce que vous êtes soulagé ?
Jean-Eudes du Mesnil du Buisson : Oui, car ce sont des mesures très importantes. C'est un plan massif et immédiat avec des reports d'échéance fiscale et sociale, une garantie de l'Etat à hauteur de 300 milliards d'euros pour les prêts bancaires. Il va falloir que les banques jouent le jeu pour venir au secours des entreprises à cours de trésorerie. Il y a aussi ces mesures de chômage partiel qui seront prises en charge à 100 % pour les entreprises. Il faut à tout prix que les chefs d'entreprise se tournent vers le chômage partiel. On a aussi des sujets immédiats qui se posent. On ne sait pas aujourd'hui dans certains secteurs d'activités si les entreprises vont pouvoir continuer à tourner, parce que la réglementation est floue, c'est le cas des métiers de maintenance. On a besoin de gens pour entretenir les chambres froides par exemple.
Est-ce qu'ils sont en capacité de travailler au vu des textes ?
Ça ne semble pas être le cas. Les gens qui sont dans le secteur de la propreté, on en a besoin pour désinfecter et ils n'ont pas de masques à disposition. Ils vont être forcés de s'arrêter. Les grandes entreprises qui ont annoncé qu'elles vont arrêter de travailler, ça va entraîner en cascade les sous-traitants. On a un gouvernement qui nous dit que l'économie doit continuer à fonctionner et dans la pratique, ce à quoi on est train d'assister, c'est une forme de flou artistique. On craint une paralysie quasi-totale de l'économie et ça nous inquiète beaucoup.
Aucune entreprise ne sera livrée aux risques de faillite a dit le président de la République. C'est une promesse difficile à tenir selon vous ?
Oui, ça paraît quasiment impossible. Ce que dit Bruno Le Maire, c'est une phrase un peu lapidaire, qui sonne très bien, zéro recette, zéro dépense. On aimerait que ce soit vrai. Le président a annoncé hier soir [lundi 16 mars] des mesures immédiates en disant par exemple qu'il n'y aurait pas de facture d'électricité, de gaz ou de téléphone ou de loyer dans le mois qui vient. Oui c'est effectivement de ça qu'on a besoin. Dans la pratique, comment ça va se mettre en place ? On ne sait pas. Zéro faillite, ça nous semble un objectif à atteindre notamment pour les entreprises qui étaient déjà fragiles précédemment. Notre préoccupation immédiate, c'est le soutien aux entreprises et aux chefs d'entreprises aussi. Aujourd'hui quand vous êtes indépendant et que vous n'avez pas d'activités, votre revenu est directement lié à votre activité, il va falloir faire quelque chose immédiatement pour les aider à remplir leurs frigidaires.
A qui doivent aller en priorité ces 45 milliards d'euros ?
Ils doivent aller aux entreprises qui en ont le plus besoin évidemment les plus petites d'entre elles car ce sont les plus fragiles. Il y a aussi le soutien aux personnes physiques que sont les indépendants qui sont plusieurs millions dans notre pays aujourd'hui. Il faut que ces gens-là puissent continuer à avoir un revenu, y compris dans une période de paralysie quasi-totale de l'économie. Concernant le chômage partiel, pour beaucoup d'entreprises, c'est une nouveauté, il faut adapter le mode de fonctionnement et le management. Il y a tout un tas de métiers qui ne peuvent pas être en télétravail comme les services à la personne par exemple. Sur le chômage hier, il y a eu un afflux massif de demandes qui a fait buguer le site d'inscription et le ministère du travail a été réactif, ils ont indiqué que la date de demande serait celle qui sera prise en compte et ce sera validé a posteriori. C'est ce type de réactivité quasi immédiate dont on a besoin dans la période actuelle.
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