Coronavirus : 300 structures culturelles indépendantes menacées lancent des États généraux pour élaborer "une politique culturelle pour demain"
Ces acteurs s'inquiètent des conséquences de la crise du coronavirus, sur la survie, l'indépendance et l'emploi dans leurs structures. Ils lancent une réflexion pour imaginer le paysage culturel et médiatique indépendant post-Covid.
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300 structures indépendantes du monde de la culture, menacées par la crise sanitaire du coronavirus, lancent mardi 5 mai un appel pour des États généraux pour élaborer "une politique culturelle pour demain". Dans cet appel, ces structures indépendantes (festivals, salles de concert, producteurs de spectacles, collectifs d’artistes, auteurs et acteurs de la création, médias en ligne ou imprimés, labels, éditeurs, lieux d’accompagnement, prestataires techniques), "structurellement fragiles", soulignent qu'elles ont été "les premières frappées par les conséquences économiques de la crise ouverte par le Covid-19".
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"Nous craignons un affaiblissement de la diversité dans le domaine de la culture", explique ce mardi sur franceinfo Vincent Carry, le directeur du festival Nuits sonores, à Lyon, et l'un des organisateurs de cet appel.
Ces indépendants ne sont ni "placés sous sous la tutelle protectrice de l'État ou d'une collectivité", ni "rattachés à un grand groupe des industries créatives et culturelles", ils sont "majoritairement autofinancés", et "très seuls économiquement", alerte Vincent Carry. "Cette crise vient passer au révélateur leur fragilité structurelle", ajoute-t-il.
Des structures inquiètes pour leur indépendance
Dans leur tribune, ces acteurs s'inquiètent que la crise sanitaire "aiguise les appétits" des grands groupes "qui profitent de la fragilité des petites et moyennes structures culturelles et des médias indépendants pour les racheter et conforter leurs monopoles". Ils soulignent qu'ils forment "ce maillage contemporain et engagé au plus près du terrain", qu'ils savent "articuler un engagement de proximité avec une vision européenne et cosmopolite", et qu'ils peuvent travailler "le plus souvent avec peu de moyens, en réseau, de façon collaborative".
Selon les signataires de l'appel, la crise révèle "la vulnérabilité des plus fragiles, et continue à creuser les inégalités, dans tous les secteurs de la société". Le directeur du festival Nuits sonores craint "un affaiblissement de la diversité dans le domaine de la culture et du pluralisme dans le domaine des médias".
Le risque, c'est que l'ensemble de ces structures disparaisse et qu'elles laissent un vide immense dans la culture du quotidien, dans la culture de proximité, non seulement dans les grandes villes, mais aussi dans le monde rural, dans les petites villes, dans les quartiers, partout.
Vincent Carry, directeur du festival Nuits sonoresà franceinfo
"Il me semble qu'un emploi à l'Opéra de Paris ne vaut pas plus qu'un emploi dans le concert à Brest. Ceci étant, ceux des salles de concert à Brest, au Transbordeur à Lyon ou au Rex à Paris sont bien plus menacés que ceux de toutes les grandes institutions, les grands groupes", s'inquiète Vincent Carry.
Après la crise, imaginer le paysage culturel de demain
Avec ces États généraux, les 300 acteurs culturels et médias indépendants veulent prendre part à la "réécriture du paysage culturel et médiatique post-crise". Ces Etats généraux seront mis en œuvre dès le mois de juin. Un temps de débat et de "co-construction" aura lieu en juillet et août dans 20 territoires en France. La mise en commun des travaux sera réalisée en septembre à Lyon.
Enfin début octobre, un rassemblement se tiendra à Bruxelles pour une "mise à l'échelle européenne". Les signataires de l'appel ajoutent qu'il s'agit d'Etats généraux "pour nous rassembler et imaginer" la politique culturelle de demain, "afin que le monde d’après ne soit pas dévoré par les ombres que nous voyons déjà planer sur la vitalité, les libertés et le pluralisme de nos sociétés démocratiques".
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