"Je suis content d'être avec d'autres jeunes" : après la période éprouvante du confinement, des enfants autistes sont accueillis dans un séjour adapté
Les jeunes sont encadrés par des animateurs, ce séjour permet aussi aux parents de souffler.
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"Abou, tu dis 'bonjour'", lance un animateur à l'un des enfants. Dans ce "séjour de répit" à Bruyères-le-Châtel en Essonne, les jeunes âgés de 7 à 18 ans qui sont accueillis souffrent d'autisme et ne parlent pas. Après le confinement, une période difficile à gérer pour eux et leurs parents, l'Agence régionale de santé (ARS), en lien avec l'association Aapise, a mis en place ces séjours en région parisienne pour que les proches puissent souffler pendant l'été.
Chaque activité est une occasion de comprendre comment fonctionnent les jeunes pour mieux adapter leur séjour. "On a essayé de faire du vélo avec Abou, explique Lounis, éducateur. Apparemment, il aime bien mais ça a l'air d'être sa première fois, s'amuse-t-il, quand on insiste il arrive à appuyer sur les pédales." Un peu d’encouragement, deux ou trois "sur le guidon, tes mains !" plus tard, et la balade est terminée. Dans le parc du château de Bruyères-le-Châtel, les pensionnaires alternent entre des activités, des temps calmes pour se reposer et des temps libres, pour se défouler.
Un momen de répit
Dans la petite cour, les jeunes peuvent profiter d'un trampoline et d'un château gonflable. Avant de le laisser pour 15 jours, Isewanga Dolet admire son fils de 7 ans : "Vous voyez comment il saute, il est heureux. Il est dans son monde, ça l'amuse. Il peut faire ça toute la journée sans s'arrêter."
La joie qu'il a, je la ressens en moi.
Isawenga Dolet, père d'un enfant atteint d'autismeà franceinfo
Il a fallu plus de deux ans pour réussir à poser un diagnostic sur la maladie de son fils : "En tant que parents, on se sent complètement abandonnés. Ma femme a dû arrêter de travailler pour s’occuper de notre enfant et moi, pendant mes heures de travail, je me cache pour pouvoir envoyer des mails, continuer les démarches pour qu’il soit pris en charge". Un sentiment d’abandon partagé par beaucoup de parents, qui ne trouvent aucune structure adaptée pour leurs enfants. L’Aapise, l’association qui gère le séjour, a répondu à un appel de l’Agence régionale de santé : "Il y avait de réelles situations de souffrances auxquelles il fallait apporter un moment de répit", précise Michel Beve, président de l’association.
Des enfants épanouis
Guillaume commence tout juste son séjour mais il a déjà repéré les lieux et se plaît ici. "Je suis content d'être avec d'autres jeunes sans être à côté de papa et maman." Après une hospitalisation de plusieurs mois, Guillaume est rentré chez lui, sans aucune aide extérieure, depuis début juin. Le jeune garçon demande une attention permanente et souhaite contrôler tous les faits et gestes de son entourage. Ce séjour, c'est presque une délivrance pour Marie-Yvonne, sa maman : "C'est extrêmement compliqué, donc on prend sur soi, mais c'est quelque chose qui vous démolit à un point impensable. Vous êtes laminé et c'est toute la journée, tous les jours", dit-elle avec la gorge serrée.
J’espère qu’après ce séjour, on va pouvoir repartir sur de meilleures bases
Marie-Yvonne, mère d'un enfant autisteà franceinfo
Après les mois de confinement, le fils d'Armel était lui aussi devenu difficile à gérer au quotidien. Mais après deux semaines de séjour, ce papa a retrouvé un jeune apaisé. "Ça permet de vivre des choses avec nos enfants plus grands qui sont un peu délaissés malheureusement du fait de ce contexte et d'aller au cinéma ou au restaurant, des choses qu'on n'avait pas pu faire pendant des années par exemple", explique-t-il.
Les parents ont souvent vu des changements phénoménaux. Parce que si ces enfants sont pris en charge, accompagnés, nous aurons des adultes un petit peu moins handicapés, avec plus d’autonomie et un petit peu moins à la charge de la société
Michel Beve, président d'Aapiseà franceinfo
En France, peu de structures sont adaptées aux enfants autistes. Et la crise sanitaire a entraîné une baisse de l'activité des établissements. Une soixantaine d'opérations comme celle de Bruyères-en-Châtel ont vu le jour cet été en Île-de-France, précise l'ARS. À plus longs termes, la seule alternative se trouve en Belgique, où l'offre est plus importante, mais la plupart des familles s'y refusent, notamment en raison de l'éloignement géographique.
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