Confinement : "Il faut rappeler que l'IVG est un soin d'urgence", alerte le Planning familial
Les appels au numéro vert d'information sur l'IVG, le 0 800 08 11 11, se sont multipliés depuis le début du confinement, note Sarah Durocher, co-présidente du Planning familial, invitée de franceinfo, jeudi 2 avril 2020.
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Même si les Françaises sont soumises aux mesures de confinement, "Il faut rappeler que l'IVG est un soin d'urgence", affirme Sarah Durocher, co-présidente du Planning familial, invitée de franceinfo, jeudi 2 avril. "Cela fait partie des soins auxquels les personnes ont accès, même dans cette période qui est compliquée pour tout le monde", ajoute-t-elle. La co-présidente du Planning familial témoigne du fait que le numéro vert sur l'IVG, le 0 800 08 11 11, a reçu beaucoup plus d'appels de la part de personnes ayant des craintes sur la possibilité d'avorter, depuis le début du confinement en France. Le Planning familial plaide également pour allonger le délai légal pour pratiquer une interruption médicale de grossesse à 16 semaines d'aménorrhée, contre 14 actuellement.
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franceinfo. Quels sont les signes qui vous montrent que cet accès à l'avortement est devenu plus difficile avec le confinement. Le nombre d'appel grimpe en flèche, 50% par rapport à une période normale ?
Le Planning familial porte le numéro du gouvernement, un numéro vert IVG-contraception-sexualité, le 0 800 08 11 11. On a un grand nombre d'appels depuis le début du confinement et on a des interpellations de la part de femmes et de personnes sur des craintes de ne pas pouvoir accéder à l'avortement, la crainte de ne pas réussir à accéder à ce droit là. On peut être rassurés sur le fait que les personnes aient accès à ce numéro. C'est pour ça que nous avons interpellé les différents ministères et nous faisons des grandes campagnes sur les réseaux sociaux pour rappeler ce numéro pour avoir une information fiable.
Depuis le début du confinement, nos équipes et d'autres personnels, professionnels de santé mettent à jour les informations pour que les personnes aient une information claire et ne se retrouvent pas devant une porte fermée.
On peut pratiquer une IVG pendant le confinement. Ça n'est pas devenu interdit ?
Tout à fait. C'est le message que l'on veut faire passer. Cela veut dire que beaucoup de femmes et de personnes pensent qu'elles n'ont pas accès à l'avortement, avec le message "Ne sortez pas de chez vous". Il faut rappeler que l'avortement est un soin d'urgence. Cela fait partie des soins auxquels les personnes ont accès, même dans cette période qui est compliquée pour tout le monde. Et c'est cela qu'on a envie de rappeler aux personnes, et nous interpellons à nouveau les différents ministères pour dire "Attention, permettez aux femmes d'accéder à l'avortement".
On n'aimerait pas que des femmes se retrouvent avec des grossesses non désirées, avec des femmes qui fassent une automédication, ou qui aient une information qui ne soit pas forcément fiable et qui mette en danger les femmes.
Vous dites qu'il y a une difficulté supplémentaire, c'est la fermeture des frontières de l'espace Schengen. C'est devenu difficile pour les femmes d'aller avorter également dans nos pays frontaliers ?
Oui, on a interpellé les différents ministères là-dessus puisque la crainte c'est que l'on sait qu'il y a un grand nombre de femmes qui pouvaient aller hors de France pour accéder à l'avortement. Et donc, du coup, le passage des frontières a pu être compliqué. On a des remontées qui disent qu'il y a des femmes qui ont été stoppées. Finalement, elles ont réussi à y accéder, mais c'étaient des craintes qu'on avait, de devoir se justifier encore et encore. Et du coup, d'avoir une parole assez "jugeante", par exemple pour les femmes qui souhaitaient aller à l'étranger.
Vous demandez également au gouvernement d'assouplir les règles de l'avortement, notamment celles de l'interruption médicale de grossesse ?
L'interruption médicale, c'est au-delà des 12 semaines [légales de grossesse]. Pour une raison médicale, pour le fœtus ou en tout cas une raison sociale concernant la femme, toute femme peut demander de stopper cette grossesse. Nos craintes, c'est que le fait que les femmes aient des rendez-vous repoussés et que, du coup, elles dépassent le délai français, qui est de 14 semaines [après la fin des dernières règles]. Laurence Rossignol avait interpellé les sénateurs et les ministres là-dessus en disant : attention, des femmes risquent d'être hors délai. C'est une des revendications que l'on porte également puisque l'on souhaite que ce soit repoussé à 16 semaines d'aménorrhée. On est plusieurs associations et professionnels de santé à interpeller là-dessus.
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