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Autisme : le Comité national est un moment-clef pour les familles

Jeudi 21 avril 2016, se tient le "ComitĂ© National Autisme" Ă  Paris. Les familles attendent beaucoup de cette journĂ©e, notamment la mise en place d’aides financiĂšres.

Article rédigé par La rédaction d'Allodocteurs.fr
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Des mesures pour amĂ©liorer la prise en charge des personnes souffrant d’autisme : c’est ce que les familles rĂ©clament depuis longtemps pour les aider Ă  assumer les interventions, non remboursĂ©es par la SĂ©curitĂ© sociale, de professionnels libĂ©raux tels que les psychologues, les psychomotriciens et les ergothĂ©rapeutes.

Car, selon les parents d’enfants autistes, les prises en charge proposĂ©es dans le public sont encore trop souvent basĂ©es sur les mĂ©thodes psychanalytiques. Or, en 2012, la Haute AutoritĂ© de SantĂ© (HAS) estimait, dans un rapport, que l’approche psychanalytique, qui domine depuis des dĂ©cennies en France, Ă©tait "non consensuelle" et n’avait pas fait preuve de son efficacitĂ©. Elle recommandait la mise en place de mĂ©thodes Ă©ducatives et comportementales particuliĂšres, mais qui nĂ©cessitent de faire appel Ă  des professionnels non remboursĂ©s.

Une aide financiĂšre attendue

Dans un manifeste remis, dĂ©but avril 2016, Ă  François Hollande, Olivia Cattan, prĂ©sidente de l’association SOS autisme soulignait que "la prise en charge correcte d’un enfant autiste se situe entre 2.000 et 3.000 euros par mois, dĂ©penses impossibles pour la majoritĂ© des familles".

Le ComitĂ© National Autisme (CNA), qui se tiendra le 21 avril à Paris, devrait donc en partie rĂ©pondre aux attentes des familles. Ce comitĂ©, composĂ© de reprĂ©sentants des associations, de professionnels et des administrations concernĂ©es par ce handicap, doit, en effet, dresser un bilan du 3Ăšme plan autisme (2013-2017) et en donner les perspectives. Or, le 5 avril dernier, Ă  l’AssemblĂ©e nationale, SĂ©golĂšne Neuville, secrĂ©taire d’Etat chargĂ©e du handicap a promis qu’à cette occasion "il y aura la mise en Ɠuvre concrĂšte d’une aide financiĂšre complĂ©mentaire pour les familles qui dĂ©boursent Ă©normĂ©ment d’argent pour des intervenants actuellement non pris en charge par la SĂ©curitĂ© sociale". Une aide qui, cependant, concernerait le handicap, et pas seulement l’autisme, selon l’entourage de la secrĂ©taire d’état.

Faire évoluer les pratiques

Lors du prĂ©cĂ©dent CNA, il y a un an, le gouvernement avait annoncĂ© des mesures portant sur la formation initiale et continue des professionnels de santĂ©, et d’accompagnement, pour faire Ă©voluer les pratiques.

Les parents, qui trouvent que les progrĂšs sont trop lents, seront trĂšs attentifs au bilan des mesures rĂ©alisĂ©es. "Nous avons le sentiment d’ĂȘtre Ă©coutĂ©s, mais il y a urgence, des mesures plus radicales doivent ĂȘtre prises" a indiquĂ© Ă  l’Agence France Presse, Florent Chapel, porte-parole du Collectif autisme. Ils attendent Ă©galement un rapport de l’Inspection gĂ©nĂ©rale des Affaires sociales (Igas) sur l’évaluation des Centre ressources autisme (CRA), structures publiques de conseil et d’orientation.

En France, seuls 20% des enfants et adolescents autistes sont scolarisĂ©s en milieu ordinaire, selon les associations, une situation condamnĂ©e par le Conseil de l’Europe. Par manque de structures adaptĂ©es, de nombreuses familles d’enfants handicapĂ©s, notamment autistes, les envoient dans des Ă©tablissements en Belgique. En octobre 2015, le gouvernement a annoncĂ© un "fonds d’amorçage" de 15 millions d’euros pour stopper ces dĂ©parts et amĂ©liorer la prise en charge de proximitĂ©.

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