Les actifs dépensent une plus grande part de leurs revenus pour leur santé que les retraités

Cet écart entre actifs et retraités s'accentue à mesure que les revenus progressent, selon la direction statistique des ministères sociaux.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un cabinet dentaire à Briançon (Hautes-Alpes), le 27 juin 2023. (THIBAUT DURAND / HANS LUCAS / AFP)
Un cabinet dentaire à Briançon (Hautes-Alpes), le 27 juin 2023. (THIBAUT DURAND / HANS LUCAS / AFP)

Les actifs en emploi consacrent une plus grande part de leurs revenus à leur santé que les retraités, du fait des cotisations et des taxes qu'ils paient sur leurs rémunérations pour financer l'assurance-maladie obligatoire, selon des chiffres publiés par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), jeudi 28 août. 

En 2019, les dépenses pour soins de santé (reste à charge, primes versées aux complémentaires santé, cotisations sociales maladie, CSG et taxes finançant l'assurance-maladie obligatoire) représentaient en moyenne 15% du revenu des actifs très modestes en emploi, contre 14% pour les retraités très modestes. Cet écart entre actifs et retraités s'accentue à mesure que les revenus progressent : chez les actifs en emploi très aisés, le taux d'effort moyen pour la santé atteint les 18%, alors qu'il n'est plus que de 11% pour les retraités très aisés.

Les "taux d'effort les plus extrêmes" par des ménages "souvent modestes"

La Drees note aussi une nette surreprésentation des ménages modestes dans les 1% de ménages faisant le plus gros effort financier pour leur santé. Ces ménages dépensent en moyenne 34% de leurs revenus pour leur santé (contre 15% pour l'ensemble des ménages), acquittant par exemple un reste à charge moyen de 2 400 euros par an.

"Les taux d'effort les plus extrêmes" pour la santé "sont acquittés par des ménages souvent modestes, parfois retraités, parfois en affection de longue durée (ALD) et ayant peu recours à la complémentaire santé solidaire", souligne la Drees. Ces ménages "sont en général confrontés à des dépenses de santé élevées mal couvertes, notamment en dentaire, ou ont des revenus faibles dans lesquels primes et reste à charge prennent un poids important." 

Les calculs de la Drees portent sur l'année 2019, avant l'entrée en vigueur du 100% santé. Cette réforme a pour but un reste à charge nul pour un ensemble d'équipements audio, dentaires et optiques. Les restes à charge "pourraient néanmoins se maintenir à un niveau élevé" pour les 1% de ménages dépensant le plus, selon des travaux en cours.

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