Les 15-24 ans regardent 5h21 de contenus vidéos par jour : "Des usages peuvent être compulsifs", prévient le secrétaire général du Conseil National du Numérique

Jean Cattan juge qu'il y a un phénomène d'addiction qui "est à prendre avec beaucoup de précautions".

Article rédigé par franceinfo
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D'après une étude de l'Arcom, les 15-24 ans regardent 5h21 de contenus vidéos chaque jour. (MAEVA DESTOMBES / HANS LUCAS via AFP)
D'après une étude de l'Arcom, les 15-24 ans regardent 5h21 de contenus vidéos chaque jour. (MAEVA DESTOMBES / HANS LUCAS via AFP)

"On est sur des usages qui peuvent être compulsifs", prévient vendredi 4 avril sur franceinfo Jean Cattan, secrétaire général du Conseil National du Numérique, alors que l'Arcom a publié jeudi une étude dans laquelle l'autorité de régulation de l'audiovisuel et du numérique rapporte que les 15-24 ans regardent 5h21 de contenus vidéos chaque jour. Cette tranche d'âge, la plus consommatrice devant les 65 ans et plus, consacre deux heures aux réseaux sociaux, une heure à la télévision gratuite en direct, et une heure aux vidéos à la demande par abonnement. Les Français, dans leur ensemble, regardent 4h40 de vidéos chaque jour.

Pour les 15-24 ans, autant de temps passé devant les vidéos, "ça paraît beaucoup", reconnaît Jean Cattan, coauteur avec Serge Abiteboul de l'ouvrage "Nous sommes les réseaux sociaux", aux éditions Odile Jacob. Le secrétaire général du Conseil National du Numérique trouve "particulièrement notable" la "diversité des supports employés par les 15-24 ans" pour regarder ces vidéos (téléphone, réseaux sociaux, télévision à la demande) "à la différence des 65 ans et plus qui regardent presque autant les contenus vidéos, mais à 70% des contenus linéaires sur la télévision gratuite".

"Faire attention", "dialogue primordial"

Pour Jean Cattan, il y a un phénomène d'addiction qui "est à prendre avec beaucoup de précautions", avec "des usages qui peuvent être des usages réflexes". Selon ce spécialiste, cette forte consommation s'explique en partie par "le modèle économique qui vise tout simplement à encourager à toujours plus consommer de contenus, à travers notamment le design, la construction des interfaces de réseaux sociaux, dont les usages sont croissants".

À ce titre, le secrétaire général du Conseil National du Numérique appelle à "bien faire attention en regardant les typologies d'usage, la façon dont on regarde ces contenus et ce que l'on fait autour une fois qu'on a regardé ces contenus". Ainsi, Jean Cattan fait la différence entre "regarder un film ensemble en famille" et "s'isoler et de ne jamais parler de ce que l'on voit". Il explique que le Conseil National du Numérique "insiste énormément avec les autorités sur l'accompagnement des publics pour assurer un dialogue permanent entre toutes les catégories d'âge". Enfin, Jean Cattan observe une "fracture d'usage" entre toutes ces catégories d'âge et estime que "pour rompre ces fractures-là, le dialogue est primordial".

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