L’argent de poche des ados, un business exploité par certaines applications
Depuis la crise du Covid-19, de plus en plus de parents font appel à des néobanques et passent par des applications pour dématérialiser l’argent de poche versé à leurs enfants. Une manière de simplifier les échanges, mais qui n’a pas que des avantages.
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En cette rentrée, vous êtes peut-être en pleine négociation des nouveaux montants de l’argent de poche de vos enfants. Peut-être même vous demandez-vous s’il est temps ou non de leur prendre une carte bancaire. Depuis la pandémie de coronavirus, les parents sont de plus en plus nombreux à dématérialiser l'argent de poche et à utiliser des néobanques comme les startups Money Walkie, Kard ou Pixpay pour encadrer le processus, et ce pour les enfants dès 10 ans.
C'est la solution choisie par Hortense, mère d'Amélie et Héloïse. Les préadolescentes ont respectivement 11 et 13 ans, mais ça y est, elles ont une carte bancaire. "Il me reste 20 euros sur mon compte", confie l'une tandis que l'autre enchaîne : "Moi je suis plus dépensière, il ne me reste plus que 14 euros ." Terminé les pièces et les billets, dorénavant, c'est sur l'application d'une néobanque que leur maman verse leur argent de poche tous les mois. "On voit les dépenses des enfants, on peut programmer l'argent de poche. Il y a une réserve qu'on peut gérer, des fonctionnalités qui sont assez rassurantes", expose-t-elle.
"En tant que parents, se dire que si la carte est perdue, on peut la bloquer tout de suite, cela a un caractère rassurant."
Hortense, mère de familleà franceinfo
Les parents imaginaient un outil plus sécurisé et pratique que les cartes des banques traditionnelles. Mais Benjamin n’a pas eu que des bonnes surprises. "Il y a du pour et du contre. Les enfants sont énormément sollicités. Je me suis un petit peu énervé quand j'ai découvert que ma fille avait donné 20 euros pour sauver les coraux... Même si on est plutôt très fiers de notre fille et de son engagement pour sauver la planète et les coraux." Héloïse explique : "Sans faire exprès, j'ai oublié de mettre le 'zéro virgule' et du coup, j'ai donné 20 euros à la place de 0,20 euro." Et c'est bien cela qui fait tiquer Benjamin : "On lui avait donné 20 euros pour qu'elle puisse s'acheter à manger le midi et on ne savait pas qu'elle aurait cette possibilité-là. Je trouve que c'est un petit peu limite comme manière de procéder." Quand il s'en est aperçu, c'était déjà trop tard. Impossible d'annuler la transaction, même s'il ne s'agissait que d'une erreur de la part de sa fille.
Des incitations de marques pas toujours éthiques
Sur l'application qui s'adresse aux jeunes de 10 à 18 ans, une page est également dédiée à des marques qui proposent des réductions. Des marques pas toujours éthiques mais utiles pour des ados, selon Caroline Menager, la fondatrice de Pixpay. "On essaie de pousser des marques qui répondent plutôt à des aspirations écologiques pour les adolescents, assure-t-elle. Après, vous allez voir : il y a Burger King dans le programme de cashback. Si on n'a que des marques écoresponsables, on va avoir des paniers qui sont intouchables pour les adolescents. Ce ne sont pas des produits qu'ils consomment."
Ces incitations à la consommation sont également présentes chez les autres applications comme Kard. Un procédé qui n'étonne pas la sociologue Hélène Ducourant. "Que des entreprises ou que des marketeurs cherchent à capter l'attention des enfants, c'est souvent dénoncé, rappelle-t-elle. Ça prend aujourd'hui la forme d'incitation directement sur l'application. Hier, ça prenait la forme d'incitation de publicité ciblée ou dans les supermarchés. Ça n'a rien de neuf, en fait."
Ce nouveau marché est déjà florissant aux Etats-Unis, où les applications de ce type ont déjà dépassé le million d’utilisateurs.
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