La possible hausse de la radioactivité liée à l'accident nucléaire japonais précipite certains Français à la pharmacie
Les pharmaciens, qui ont vu depuis le 13 mars augmenter les demandes de comprimés d'iode à Paris, mettent en garde contre une réaction "irrationnelle" et inutile.Pour l'heure, la ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, se veut rassurante et juge qu'"il n'y a pas de risque sanitaire ni en France ni dans les territoires d'Outre-mer".
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Les pharmaciens, qui ont vu depuis le 13 mars augmenter les demandes de comprimés d'iode à Paris, mettent en garde contre une réaction "irrationnelle" et inutile.
Pour l'heure, la ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, se veut rassurante et juge qu'"il n'y a pas de risque sanitaire ni en France ni dans les territoires d'Outre-mer".
Selon la ministre, le 17 mars, la catastrophe à la centrale nucléaire de Fukushima pourrait bien provoquer une hausse de la radioactivité en France mais dans des proportions sans danger pour la santé. "En cas de scénario catastrophe, il y aura probablement une diffusion de radioactivité dans l'ensemble de l'hémisphère nord, ceci pourrait arriver à une petite augmentation de la radioactivité en France mais dans des proportions faibles et qui ne poseraient pas de problème sanitaire", a-t-elle dit à des journalistes.
Cependant, par précaution, la France va "remettre à niveau les réserves de comprimés d'iode à Wallis-et-Futuna, en Polynésie, en Nouvelle-Calédonie et à Saint-Pierre-et-Miquelon", sans distribuer ces pastilles pour l'instant, a précisé le ministère de l'Outre-Mer, le 16.
Au stade actuel, il n'y a aucune retombée radioactive sur des territoires français, a insisté le 16 Nathalie Kosciusko-Morizet. Depuis, le nuage radioactif est arrivé le 21 mars aux Antilles françaises avant de se déplacer vers Saint-Pierre et Miquelon puis d'arriver en Métropole, le 23.
En cas d'accident nucléaire de l'iode radioactif peut être rejeté dans l'atmosphère. Respiré ou avalé, il peut accroître le risque de cancer de la thyroïde. En saturant l'organe, l'iode stable (comprimés) évite la fixation de l'iode radioactif, limitant notablement les risques pour la santé.
Mais en cas d'accident nucléaire, l'iode doit être pris à un moment très précis, ordonné par les autorités compétentes.
Hors traitement spécifique pour la thyroïde, seule la population résidant dans un rayon de 10 kilomètres autour des 19 centrales nucléaires françaises est approvisionnée régulièrement en comprimés d'iode lors de campagnes organisées tous les cinq ans, depuis 1997, par les pouvoirs publics.
La dernière campagne, en 2009-2010, a concerné 400.000 foyers et 2.000 établissements du public, répartis sur 500 communes.
Pour tenter de rassurer les populations, l'Autorité de Sureté Nucléaire recommande à tous ceux qui s'interrogent sur ces comprimés d'iode de consulter son site.
En Allemagne, où des gens demandent aussi des pastilles d'iode et veulent acheter des compteurs Geiger pour mesurer la radioactivité, la fédération des pharmacies a mis en garde la population contre l'ingestion d'iode en dehors de toute exposition à des particules radioactives.
Elle rappelle ainsi qu'une seule dose suffit pour bloquer l'accumulation d'iode radioactive dans le corps, qu'il existe des risques d'allergies ou d'intolérance, et que les personnes de plus de 45 ans ne doivent en principe pas en prendre.
L'impact des radiations
L'impact des radiations nucléaires est variable et fonction des doses. A fortes doses, il existe une relation directe entre la quantité de radiations reçues et la pathologie induite.
Les irradiations brutales peuvent générer des méfaits sur des décennies (exemple: celles provoquées par la bombe atomique à Hiroshima et Nagasaki).
Les effets biologiques varient également selon la nature des radiations et les organes touchés (ovaires ou testicules sont jugés 20 fois plus sensibles que la peau) pour le cancer ou leur voie d'absorption (orale ou cutanée) et la susceptibilité individuelle (capacité à réparer son ADN).
Au Japon, des nuages invisibles porteurs d'éléments radioactifs sont rejetés par la centrale nucléaire endommagée et se déplacent en fonction de la météo et des vents.
Pour la population, exposée à une contamination par des rejets radioactifs (iode, césium), le principal risque est celui de développer un cancer (leucémie, poumon, colon, oesophage, sein...) avec "un risque proportionnel à la dose reçue", souligne le Pr Patrick Gourmelon, directeur de la radioprotection de l'homme à l'Institut français de radioprotection et sûreté nucléaire. Quant au césium 137 inhalé, l'organisme met deux ans environ pour s'en débarrasser, mais il persiste des décennies dans l'environnement, selon lui.
Les doses de risque sont calculées et exprimées en sievert (Sv) pour le cancer. L'exposition maximale à la radioactivité artificielle admise pour le grand public est de un millisieverts (mSv) par an. Au delà de 100 mSv, le risque de cancer augmente de 5,5 % par sievert additionnel d'après la Commission internationale de protection radiologique, indique le le Pr Yves-Sébastien Cordoliani, expert en radioprotection de la société française de radiologie. Toutefois les "débits" et le caractère homogène ou non de l'irradiation interviennent dans l'évaluation du risque accidentel. Sans traitement, un niveau de 6 Sv d'exposition est mortel, selon les experts.
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