L’Assemblée va examiner une proposition de loi pour donner son sang sur son temps de travail sans perdre son salaire

Le texte permettrait aux salariés de s’absenter pendant leur temps de travail pour donner leur sang, leurs plaquettes ou leur plasma, sans perte de salaire. L'objectif est de faciliter le geste et répondre à une pénurie croissante, notamment en plasma.

Article rédigé par franceinfo
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Une personne donne son sang dans un centre à Paris, le 14 juin 2020. Photo d'illustration. (MIGUEL MEDINA / AFP)
Une personne donne son sang dans un centre à Paris, le 14 juin 2020. Photo d'illustration. (MIGUEL MEDINA / AFP)

Aller donner son sang, ses plaquettes ou son plasma sur son temps de travail, et sans perdre de salaire : c'est ce que contient une proposition de loi qui doit être débattue à l'Assemblée nationale dans la soirée, mardi 3 juin ou mercredi, selon l'avancée des débats. Le texte est signé par des députés de presque tous les bords politiques.

La proposition de loi prévoit que le salarié puisse s'absenter pour aller soit dans un centre de don du sang, soit sur une collecte mobile. "Aujourd'hui, pour les personnes qui donnent leur sang, ce n'est pas toujours facile avec leurs agendas, explique l'auteur du texte, Pierre Cordier, député des Ardennes apparenté Les Républicains. Il y a la vie professionnelle, familiale et personnelle. L'idée est de leur permettre - pendant une heure à une heure et demie - de pouvoir quitter leurs lieux de travail et pouvoir aller donner leur sang. Il faut relancer les dons en France, et notamment ceux concernant le plasma, parce que l'on en manque énormément dans notre pays."  Il y a énormément d'importations de plasma en France, explique le député. Elles "viennent des États-Unis à hauteur de 65% et grèvent quand même le budget français de 400 millions d'euros".

"Le texte encadre énormément cette possibilité"

La proposition de loi prévoit que l'employeur devra autoriser son salarié à s'absenter pour donner son sang, mais pas question pour autant d'y aller quand on veut. "Le texte encadre énormément cette possibilité de quitter son lieu de travail, en prévenant son chef d'entreprise trois jours avant, avec un nombre limité de dons par an", explique le député LR. Le chef d'entreprise pourra aussi refuser de libérer le salarié si vraiment cela désorganise trop l'activité. Par exemple, un professeur ne pourrait ainsi pas quitter son poste alors qu'il doit faire cours devant des élèves, ou un salarié de boulangerie-pâtisserie s'absenter au moment des fêtes de fin d'année.

"C'est quelque chose qui peut apporter beaucoup au don du sang", confirme sur franceinfo Hervé Meinrad, responsable national de la collecte et de la production au sein de l’établissement français du sang. "C'est un soutien politique fort qui conforte l'établissement dans sa mission", se réjouit-il. Selon Hervé Meinrad, si cette proposition de loi est adoptée, cela permettra "de mobiliser".

"On ne peut pas aller dans toutes les entreprises et ce dispositif peut répondre à des entreprises de petite taille où on ne peut pas mobiliser une équipe de collecte, mais ça peut permettre de laisser un peu de temps aux salariés pour rejoindre une maison du don ou des collectes mobiles."

Hervé Meinrad, responsable national de la collecte et de la production à l’EFS

à franceinfo

L'établissement français du sang peine à rattraper son niveau de don d'avant la pandémie de Covid-19. L'EFS compte beaucoup sur les collectes en entreprises. Il en organise 3 000 par an.

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