Précarité menstruelle : 42% des Européennes ont eu du mal à s'acheter des protections hygiéniques au cours des 12 derniers mois selon une étude

Certaines personnes interrogées ont déclaré avoir renoncé à s'acheter des protections périodiques pour des raisons financières.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Les produits d'hygiène sont également recherchés dans les appels au dons organisés par les associations caritatives dans les grandes surfaces, pour lutter notamment, contre la précarité menstruelle. (CORALIE MOREAU / RADIO FRANCE)
Les produits d'hygiène sont également recherchés dans les appels au dons organisés par les associations caritatives dans les grandes surfaces, pour lutter notamment, contre la précarité menstruelle. (CORALIE MOREAU / RADIO FRANCE)

42% des Européennes déclarent avoir été touchées par la précarité menstruelle au cours des 12 derniers mois, selon une étude OpinionWay pour l'association française de lutte contre la précarité menstruelle "Règles Élémentaires" relayée mercredi 28 mai par France Inter. Des chiffres mis en évidence en cette journée mondiale de l'hygiène menstruelle.

Selon cette étude, 42% des personnes interrogées déclarent avoir renoncé à un produit essentiel du quotidien pour acheter à la place des protections périodiques, ou avoir renoncé à des protections périodiques pour des raisons financières.

50 millions de personnes utilisent "des produits inadaptés"

L'association "Règles Élémentaires" explique que la précarité menstruelle est le fait "d’avoir des difficultés d’accès à des produits périodiques en quantité suffisante pour vivre dignement et sereinement ses périodes de règles". Sur les 112 millions de personnes en Europe qui ont leurs règles, près de 50 millions "se retrouvent à devoir utiliser des produits inadaptés pendant leurs règles".

"Avoir recours à des chiffons, du papier toilette, du papier journal, ou porter des produits périodiques trop longtemps, poursuit l'association, sont autant de substituts et de stratégies qui peuvent causer des troubles de santé importants et des conséquences psychiques durables". En France, ce sont quatre millions de femmes qui sont concernées par la précarité menstruelle. 

L'association estime que "les produits périodiques devraient être considérés pour ce qu’ils sont : un produit de première nécessité" et regrette que "leur prix ne soit ni encadré, ni régulé, ni remboursé". "Si on ne fait rien maintenant, la situation risque d’empirer partout dans l’UE", alerte "Règles Elémentaires".

Le remboursement des protections périodiques "avant la fin de l'année"

L'association fait également plusieurs recommandations comme "cartographier précisément la précarité menstruelle dans l'UE pour permettre aux États-membres d'y répondre de façon adaptée" ou encore "développer une approche globale de la santé menstruelle [...] en l'intégrant comme un axe à part entière de travail pour la santé et l'égalité de genre dans l'UE".

Mercredi 28 mai, le gouvernement français s'est engagé à rendre effectif "avant la fin de l'année" le remboursement des protections périodiques réutilisables pour les femmes de moins de 26 ans et les plus précaires, mesure adoptée fin 2023, mais pas encore mise en œuvre.

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