Infographies Plus d'appels, des réponses moins rapides, des médecins libéraux plus sollicités... Trois chiffres sur le recours au Samu en France

Un rapport de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques met en lumière une hausse de l’activité des Samu entre 2014 et 2022, ainsi que la contribution accrue des médecins libéraux à la régulation médicale du 15.

Article rédigé par franceinfo
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Un médecin du Samu traite les appels à Rennes, le 31 décembre 2024. (ESTELLE RUIZ / HANS LUCAS / AFP)
Un médecin du Samu traite les appels à Rennes, le 31 décembre 2024. (ESTELLE RUIZ / HANS LUCAS / AFP)

Les Samu, de plus en plus sollicités, ont répondu un peu moins vite aux appels en 2022 que les années précédentes. C'est ce que révèlent notamment les statistiques de la Drees, la direction statistique des ministères sociaux, publiés mardi 21 janvier. Franceinfo a sélectionné trois chiffres révélateurs de l'état de ces services d’aide médicale urgente.

Plus de 20 millions de dossiers ont été ouverts en 2022

De plus en plus de patients appellent le 15. Le recours au Samu a en effet été accéléré ces dernières années par le Covid et par la régulation croissante des services d'urgence à l'hôpital : les patients sont invités à appeler le 15 avant de se présenter aux urgences, afin de déterminer si leur cas relève bien de ce service ou de la médecine de ville.

En 2022, 20,7 millions de "dossiers de régulation", ouverts à chaque "appel décroché" résultant d'un problème médical, médico-social ou sanitaire, ont été enregistrés par le Samu. C'est 48% de plus qu'en 2014, comme le montre le graphique ci-dessous, réalisé avec les données de la Drees. "La hausse du recours à la médecine d’urgence s’inscrit dans un contexte de baisse de l’accessibilité aux médecins généralistes libéraux et d’accroissement des inégalités géographiques, marqués dans les territoires les moins bien dotés", explique le rapport.

D'après le document, "en 2020 et en 2021, au plus fort de la crise sanitaire, le taux de recours au Samu a bondi". "Cette accélération du taux de recours au Samu découle principalement des consignes visant à limiter les déplacements à l’hôpital afin de réduire les contaminations et de prévenir la saturation des services", ajoutent les auteurs. En 2022, enfin, le recours au Samu s'est accéléré plus nettement, résultat des mesures déployées par le ministre de la Santé, François Braun, pour désengorger les urgences. Pour 2023, "les premières estimations suggèrent une stabilisation du taux de recours au Samu", précise la Drees.

Le Samu a répondu à 88% des appels

La Drees a également étudié "la réactivité du Centre 15" selon deux indicateurs : la part d'"appels décrochés" par appels entrants et, parmi eux, celle des appels auxquels le Samu a répondu en moins d’une minute. Et cette réactivité se dégrade. En 2022, "à la suite de la forte augmentation des taux de recours, la part d’appels décrochés en moins d’une minute [a diminué] de 5 points", peut-on lire dans le rapport. "Un manque de personnel en 2022, dans un contexte de difficultés de recrutement et de fortes augmentations de la charge de travail, pourrait être la cause" de cette dégradation, note la Drees.

La pression a augmenté sur les assistants de régulation médicale et les médecins régulateurs. En 2022, les premiers ont traité en moyenne 5,5 dossiers par heure (contre 5 en 2021) et les seconds 7,2 dossiers par heure (6,7 en 2021).

40% des dossiers sont traités par des médecins libéraux

Au 15, les appels sont pris par un assistant de régulation médicale. Si le patient montre un "problème médical, médico-social ou sanitaire", un médecin régulateur est sollicité. Il s'agit alors soit d'un médecin hospitalier urgentiste, soit d'un médecin libéral. "La participation des médecins libéraux à la gestion des appels au Samu a augmenté avec la crise sanitaire", selon la Drees. Ainsi, la proportion de dossiers traités par les libéraux était de 34% en 2019 et s'est établie "à 40% en 2022". La Drees évoque notamment "le volume croissant d'activité des Samu", avec "une implication croissante de médecins libéraux qui font plus qu’absorber la charge de travail supplémentaire".

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