: Témoignage En Seine-et-Marne, des médecins contractuels sommés de rembourser jusqu'à 100 000 euros de primes
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Dans un communiqué, la direction de l'hôpital se borne à évoquer des primes "non réglementaires", mises en place par la précédente direction.
Une situation inédite. En Seine-et-Marne, des médecins contractuels, déjà en situation précaire, du Grand Hôpital de l'Est Francilien (GHEF) sont sommés de rembourser une partie importante de leur salaire des deux dernières années. Plusieurs dizaines de praticiens étrangers, venus pour la plupart d'Afrique du nord, ont reçu l'ordre de la direction de l'hôpital public de rembourser jusqu'à 100 000 euros de primes touchées sur deux ans.
Des sommes qui représentent parfois les deux tiers de leur salaire, comme le précise cette jeune médecin marocaine de 29 ans, qui a quitté son pays d'origine pour s'installer en Seine-et-Marne, il y a deux ans. Son salaire : 4 000 euros net par mois, dont 2 800 euros de prime.
"Je suis obligée de bosser comme une malade"
Jusqu'à ce rendez-vous en début d'année : "Une visite inattendue du directeur des ressources humaines qui vient me transmettre une lettre recommandée. Et il me dit : 'Je suis navré de vous dire que vous êtes amené à rembourser telle et telle somme...'". Pour elle, ce sont 60 000 euros de primes a rembourser. Des "bonus" qui étaient pourtant écrits noir sur blanc sur ses contrats. Son salaire retombe alors à 2000 euros net mensuels pour des semaines de 60 à 70 heures.
"Je vous laisse imaginer les dégâts que ça a fait..., poursuit la médecin. La majorité de mes collègues ont posé des arrêts de travail parce qu'ils sont en dépression depuis cette annonce. Ils se retrouvent avec des difficultés financières incroyables. Si jamais quelqu'un qui cède sa garde, je suis preneuse. Je suis obligée de bosser comme une malade", conclut-elle.
"Etre mal dans sa peau en travaillant, se sentir humiliée... Jamais de ma vie, j'aurais cru ça. Je ne sors plus, je ne voyage plus, je ne fais que vivre à l'hôpital"
Une médecin contractuelleà franceinfo
Dans un communiqué, la direction de l'hôpital se borne à évoquer des primes "non réglementaires", mises en place par la précédente direction. Elle parle d’une cinquantaine de médecins concernés sur les 900 du GHEF.
"Management toxique"
Ces gains sont pourtant courants pour attirer des médecins dans les déserts médicaux. "Demander, deux ans après, un remboursement de primes qui ont été versées à des gens qui ont travaillé, c'est d'une brutalité inouïe", dénonce l'avocate Delphine Krzisch, qui défend sept médecins avec son associé.
Selon elle, cette affaire est une première : "Pour moi, c'est révélateur du fonctionnement de l'hôpital public, qui marche aujourd'hui avec beaucoup de contractuels, beaucoup de contractuels étrangers, dont le travail est méconnu. Ils sont maltraités par les hôpitaux, alors même qu'on a besoin d'eux pour faire fonctionner les services et que sans eux, on n'a pas de soin en France. Tout ce management toxique de l'hôpital public, c'est insupportable", estime-t-elle.
Soutenus par la CGT, les médecins concernés n'ont pas encore remboursé les sommes demandées. Leurs avocats ont déposé des recours devant le tribunal administratif. La direction de l'hôpital, elle, espère récupérer près de trois millions d'euros.
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