Deux infirmières pour 24 patients, 11 000 jours de congés maladie... Les chiffres fous d'un hôpital creusois
La direction de l'hôpital d'Aubusson (Creuse) a décidé de ne plus remplacer les agents qui bénéficient d'un arrêt de travail de moins de trois jours.
Pour combler son déficit, la direction de l'hôpital du Mont d'Aubusson (Creuse) annonce que les arrêts inférieurs à trois jours ne seront plus remplacés, raconte France Bleu Creuse, lundi 1er juillet. Les 340 agents de cet établissement, qui rassemble un centre hospitalier, une maison de retraite et une ancienne clinique, ont cumulé 11 000 jours de congés maladie en 2018. C'est deux fois plus qu'il y a quelques années.
Un déficit de 1,4 million d'euros en 2018
Ces arrêts maladie expliqueraient en partie le fort déficit de l’hôpital, qui s’élève à 1,4 million d'euros en 2018. Alors, pour rétablir les comptes, la direction de l'établissement et l'Agence régionale de santé ont pris la décision de ne plus remplacer les agents bénéficiant d'un arrêt de travail inférieur à trois jours.
Selon le conseil de surveillance, cette mesure permettrait d’éviter le recours à une trentaine de CDD dans l'année, soit une économie de 450 000 euros. Ce même conseil a refusé, lundi 1er juillet, de voter les comptes de l’établissement. Un avis purement consultatif qui n'empêche pas l'application du plan d'économies.
On nous dit que le bon ratio serait d'avoir six soignants pour dix résidents, on en est bien loin !
Elise Méanard
ergothérapeuteà France Bleu Creuse
"Nous sommes dix infirmières sur le planning. Ils nous disent qu'il y aura des réductions de postes, et que l'on passera bientôt à six infirmières, ce qui veut dire des journées de 12 heures", assure Isabelle, infirmière au Mont d'Aubusson depuis 20 ans. "Nos aides-soignantes ne sont que deux pour 24 patients. Comptez le nombre de minutes qu'il reste pour faire une toilette. Oui, je suis en colère", fulmine-t-elle.
"Les résidents [de la maison de retraite] payent 1 900 euros par mois, pour même pas cinq minutes de discussion quotidienne avec le personnel", déplore également Elise Méanard, ergothérapeute à l'hôpital du Mont. Elle participait lundi 1er juillet, avec une partie du personnel et les syndicats, à un pique-nique devant l’établissement pour interpeller les habitants. "Si on travaille avec un personnel qui est en sous-effectif, épuisé, rappelé sur ses congés, il n'y aura pas de prise en charge de qualité. C'est ça que je veux défendre : un service public de qualité et de proximité", ajoute la spécialiste.
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